Pierre Chanel, Prêtre

SOYEZ LES BIENVENUS SUR LE SITE D'ALEXANDRINA

PIERRE CHANEL
Prêtre, Premier martyr en Océanie, Saint
(1803-1841)

Pierre-Louis-Marie Chanel naquit le 12 juillet 1803, à Cuet dans l'Ain, village du diocèse de Lyon. Il était le cinquième d'une famille de huit enfants. De sept à douze ans, il travaillait comme berger. Un jour, un prêtre le remarqua et se chargea de le faire instruire.

Après ses humanités au séminaire de Meximieux et ses études théologiques au grand séminaire de Brou, il reçut l'onction sacerdotale, le 15 juillet 1827. Il exerça d'abord le ministère pastoral à Ambérieu, comme vicaire, puis à Crozet, en qualité de curé. Mû par un désir de plus grande perfection, il entra dans la Société de Marie en 1831 et enseigna pendant cinq ans au petit séminaire de Belley.

En 1836, il sollicita la faveur d'être appliqué à l'apostolat des missions d'Océanie. Le 24 décembre, il s'embarquait au Havre avec Mgr Pompallier et au bout de dix mois de navigation, ils abordaient à l'île de Futuna.

Pendant que l'évêque continuait sa route vers la Nouvelle-Zélande, le Père Chanel s'établissait à Futuna avec deux compagnons. Pendant les deux premières années de leur installation, ce fut le chef de la peuplade, le roitelet Niuliki, qui les hébergea et leur fournit des vivres. Les missionnaires employèrent ce temps à apprendre la langue du pays et se bornèrent à baptiser les enfants moribonds. Dès qu'il se sentit capable de prêcher, le Père Chanel commença le travail d'évangélisation.

Après de très durs débuts, l'apôtre réussit à répandre l'Évangile chez les indigènes où régnait encore l'anthropophagie. Il rendait tous les services possibles, soignait les blessés, empêchait souvent la guerre entre les idolâtres; on l'appelait: l'homme à l'excellent coeur. Lorsque Niuliki, roi et pontife à la fois, vit le mouvement des conversions au christianisme prendre de l'ampleur, il cessa d'envoyer des vivres aux missionnaires et alla s'établir dans un autre village.

Pour subsister, les missionnaires furent réduits à défricher un champ de manioc. Pour les forcer à fuir le pays, on mangeait leurs fruits et leur récolte. Réduits à la plus extrême pauvreté, les Pères durent manger leur chien pour ne pas mourir de faim. Menacé de mort, le Père Chanel répond: «La religion est implantée dans l'île, elle ne s'y perdra point par ma mort, car elle n'est pas l'ouvrage des hommes, mais elle vient de Dieu.»

Les zélés missionnaires continuèrent à réunir leurs catéchumènes tous les dimanches et malgré tout, le petit groupe ne cessa de s'accroître. Le propre fils du roi, touché par la grâce et par les enseignements des missionnaires se déclara publiquement chrétien. Cette conversion acheva d'exaspérer Niuliki et le décida à en finir avec la religion chrétienne à Futuna.

Le 28 avril 1841, à la pointe du jour, une horde sauvage, conduite par le gendre de Niuliki et armée de lances, de massues, de haches, envahit la maison des missionnaires en un moment où le Père Chanel était seul. Les indigènes pénétrèrent dans le jardin où se trouvait le missionnaire, l'assommèrent à coups de bâton et de massue, puis se livrèrent au pillage. Leur carnage terminé, voyant que le Père respirait encore, Musumusu, le gendre du roi, l'acheva d'un coup de hachette sur la nuque. C'est ainsi que, sans une plainte, sans un soupir, le Père Chanel rendit son âme à Dieu.

Peu d'années après ce drame, toute l'île de Futuna était chrétienne, y compris les assassins du saint martyr. Sa Sainteté Pie XII a canonisé solennellement Pierre Chanel, le 13 juin 1954.

J.M. Planchet, Vie des Saints, édition 1946, p. 438-439; Résumé

Pour toute demande de renseignements, pour tout témoignage ou toute suggestion,
veuillez adresser vos courriers à
 :

alexandrina.balasar@free.fr