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Dimanche des Rameaux
— A —

Évangile pour la bénédiction des rameaux

 

Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Matthieu (XXI 1-11).

Quelques jours avant la fête de la Pâque, Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent à Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un petit âne avec elle. Détachez-la et amenez-les-moi. Et si l'on vous dit quelque chose, vous répondrez : le Seigneur en a besoin mais il les renverra aussitôt. » Cela s'est passé pour accomplir la parole transmise par le prophète : « Dites à la fille de Sion : voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d'une bête de somme. »

Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l'ânesse et son petit âne, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s'assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d'autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, l'agitation gagna toute la ville ; on se demandait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C'est le prophète Jésus de Nazareth en Galilée. »

 

Lecture du livre d'Isaïe (L, 4-7)

Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un homme qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n'en peut plus. La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire. Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. Le Seigneur Dieu vient à mon secours : c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.

 

Psaume 21

Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
 Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre !
Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! ”

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m'entoure ;
ils me percent les mains et les pieds :
je peux compter tous mes os.

Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !

Mais tu m'as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (II 6-11)

Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : Jésus-Christ est le Seigneur, pour la gloire de Dieu le Père.

 

La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Matthieu (XXVI 14 - XXVII 66).

Légende: +. = Jésus ; L. = Lecteur ; D. = Disciples et amis ; F. = Foule ; A. = Autres personnages.

L. L'un des douze Apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : D. « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » L. Ils lui proposèrent trente pièces d'argent. Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : D. « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? » L. Il leur dit : +. « Allez à la ville, chez un tel et dites-lui : Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples. » L. Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.

Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il leur déclara : +. « Vraiment, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. » L. Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : D. « Serait-ce moi, Seigneur ? » L. Il leur répondit : +. « Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne fût pas né ! » L. Judas, celui qui le livrait, prit la parole : D. « Rabbi, serait-ce moi ? » L. Jésus lui répondit : +. « Tu l'as dit ! »

L. Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : +. « Prenez, mangez : ceci est mon corps. » L. Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna en disant : +. « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père. »

L. Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Alors, Jésus leur dit : +. « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute : car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée. » L. Pierre lui dit : D. « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. » L. Jésus reprit : +. « Vraiment, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » L. Pierre lui dit : D. « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » L. Et tous les disciples en dirent autant.

Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : +. « Restez ici pendant que je m'en vais là-bas pour prier. » L. Il emmena Pierre, ainsi que les deux fils de Zébédée, et commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : +. « Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. »

L. Il s'écarta un peu et tomba la face contre terre, en faisant cette prière : +. « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. »

L. Puis il revint vers ses disciples et les trouva endormis ; il dit à Pierre : +. « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. »

L. Il retourna prier une deuxième fois : +. « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » L. Revenu près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil. Il les laissa et retourna prier pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles. Alors il revint vers les disciples et leur dit : +. « Vous pouvez dormir et vous reposer ! Elle est venue, l'heure où le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Il est venu, celui qui me livre. »

L. Jésus parlait encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arriva, suivi d'une grande foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple. Le traître leur avait donné un signe : D. « Celui que j'embrasserai, c'est lui ; arrêtez-le. » L. Aussitôt, s'approchant de Jésus, il lui dit : D. « Salut, Rabbi ! » L. et il l'embrassa. Jésus lui dit : +. « Mon ami, fais ta besogne. » L. Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.

Un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille. Jésus lui dit : +. « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d'anges ? Mais alors, comment s'accompliraient les Ecritures ? D'après elles, c'est ainsi que tout doit se passer. »

L. A ce moment-là, Jésus dit aux foules : +. « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais assis dans le Temple où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplissent les écrits des prophètes. » L. Alors les disciples l'abandonnèrent tous et s'enfuirent.

Ceux qui avaient arrêté Jésus, l'amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s'étaient réunis les scribes et les anciens. Quant à Pierre, il le suivait de loin, jusqu’au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s'assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.

Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort. Ils n'en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s'étaient présentés. Finalement il s'en présenta deux qui déclarèrent : A. « Cet homme a dit : Je peux détruire le Temple de Dieu et, en trois jours, le rebâtir. » L. Alors le grand prêtre se leva et lui dit : A. « Tu ne réponds rien à tous ces témoignages portés contre toi ? » L. Mais Jésus gardait le silence.

Le grand prêtre lui dit : A. « Je t'adjure, par le Dieu Vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu. » L. Jésus lui répondit : +. « C'est toi qui l'as dit ; mais en tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. » L. Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : A. « Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Vous venez d'entendre le blasphème ! Quel est votre avis ? » L. Ils répondirent : F. « Il mérite la mort. » L. Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des coups ; d'autres le giflèrent en disant : « Fais-nous le prophète, Messie ! qui est-ce qui t'a frappé ? »

L. Quant à Pierre, il était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui : A. « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen ! » L. Mais il nia devant tout le monde : D. « Je ne sais pas ce que tu veux dire. » L. Comme il se retirait vers le portail, une autre le vit et dit aux gens qui étaient là : A. « Celui-ci était avec Jésus de Nazareth. » L. De nouveau, Pierre le nia : D. « Je jure que je ne connais pas cet homme. » L. Peu après, ceux qui se tenaient là s'approchèrent de Pierre : A. « Sûrement, toi aussi, tu fais partie de ces gens-là ; d'ailleurs ton accent te trahit. » L. Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : D. « Je ne connais pas cet homme. » L. Aussitôt un coq chanta. Et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit : « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Il sortit et pleura amèrement.

L. Le matin venu, tous les chefs des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire condamner à mort. Après l'avoir ligoté, ils l'emmenèrent pour le livrer à Pilate, le gouverneur. Alors, Judas, le traître, fut pris de remords en le voyant condamné ; il rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens. Il leur dit : D. « J'ai péché en livrant à la mort un innocent. » L. Ils répliquèrent : A. « Qu'est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde ! » L. Jetant alors les pièces d'argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. Les chefs des prêtres ramassèrent l'argent et se dirent : A. « Il n'est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c'est le prix du sang. » L. Après délibération, ils achetèrent avec cette somme le Champ-du-Potier pour y enterrer les étrangers. Voilà pourquoi ce champ a été appelé jusqu'à ce jour le Champ-du-Sang. Alors s’était accomplie la parole transmise par le prophète Jérémie : Ils prirent les trente pièces d'argent, le prix de celui qui fut mis à prix par les enfants d'Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.

On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l'interrogea : A. « Es-tu le roi des Juifs ?[9] » L. Jésus déclara : +. « C'est toi qui le dis. » L. Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens l'accusaient, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : A. « Tu n'entends pas tous les témoignages portés contre toi ? » L. Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur était très étonné.

Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. Il y avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. La foule s'étant donc rassemblée, Pilate leur dit : A. « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus qu'on appelle le Messie ? » L. Il savait en effet que c'était par jalousie qu'on l'avait livré.

Tandis qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : A. « Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »

L. Les chefs des prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus. Le gouverneur reprit : A. « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » L. Ils répondirent : F. « Barabbas ! » L. Il reprit : A. « Que ferais-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Messie ? » L. Ils répondirent tous : F. « Qu'on le crucifie ! » L. Il poursuivit : A. « Quel mal a-t-il donc fait ? » L. Ils criaient encore plus fort : F. « Qu'on le crucifie ! »

L. Pilate vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le désordre ; alors il prit de l'eau et se lava les mains devant la foule en disant : A. « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme : cela vous regarde ! » L. Tout le peuple répondit : F. « Son sang, qu'il soit sur nous et sur nos enfants ! » L. Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller et le leur livra pour qu'il fût crucifié.

Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde. Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s'agenouillaient en lui disant : F. « Salut, roi des Juifs ! » L. Et, crachant sur lui, ils prirent le roseau et ils le frappaient à la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix. Arrivés à l'endroit appelé « Golgotha », c'est-à-dire « Lieu-du-Crâne » ou « Calvaire », ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.

Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder. Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »

En même temps, on crucifia avec lui deux bandits, l'un à droite et l'autre à gauche. Les passants l'injuriaient en hochant la tête : F. « Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » L. De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens : A. « Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C'est le roi d'Israël  : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu : que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime ! Car il a dit : Je suis Fils de Dieu. » L. Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière.

A partir de midi, l'obscurité se fit sur toute la terre jusqu'à trois heures. Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte : +. « Eli, Eli, lama sabactani », L. ce qui veut dire : +. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » L. Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : F. « Le voilà qui appelle le prophète Elie ! » L. Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d'un roseau pour lui donner à boire.

Les autres dirent : F. « Attends ! nous verrons bien si Elie va venir le sauver. » L. Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.

Et voici que le rideau du Temple se déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s'ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. A la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d'une grande frayeur et dirent : A. « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu. »

L. Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

Le soir venu, arriva un homme riche, originaire d'Arimathie, qui s'appelait Joseph, et qui était devenu lui aussi disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remît. Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul neuf, et le déposa dans le tombeau qu'il venait de se faire tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla. Cependant Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau.

Quand la journée des préparatifs de la fête fut achevée, les chefs des prêtres et les pharisiens s'assemblèrent chez Pilate, en disant : A. « Seigneur, nous nous sommes rappelés que cet imposteur a dit de son vivant : Trois jours après, je ressusciterai. Donne donc l'ordre que le tombeau soit étroitement surveillé jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent le dérober et ne disent au peuple : Il est ressuscité d'entre les morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. » L. Pilate leur déclara : A. « Je vous donne une garde ; allez, organisez la surveillance comme vous l'entendez. » L. Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du tombeau en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.

 

O Jésus, j’aimerais vivre de telle sorte que Tu n’aies jamais eu à souffrir cela pour moi…

Nous entendons aujourd’hui l’émouvant récit de la Passion de Notre Seigneur, selon saint Matthieu, ainsi que la péricope de l’entrée de Jésus à Jérusalem, acclamé par la foule. Comme on l’a relevé précédemment, Matthieu s’applique à montrer la réalisation des prophéties de l’Ancien Testament en la personne du Christ. Voici les différents passages concernés aujourd’hui :

“Voici que ton Roi vient à toi ; modeste, il monte une ânesse, et un ânon, petit d’une bête de somme” (Za 9:9) ;
“Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur” (Ps 117 : 25-26) ; l’acclamation est reprise dans le chant du Sanctus à la Messe ; la traduction “Béni soit au nom du Seigneur Celui qui vient”, inversant l’ordre des mots, ne semble pas la meilleure.
“Ils pesèrent mon salaire : trente sicles d’argent” (Za 11:12), la somme dérisoire qu’on donnait pour acheter un esclave, et qui fut remise à Judas.
“Je pris les trente sicles d’argent et les jetai dans le Temple” (Za 11:13).
“Celui-là même avec qui j’étais en paix et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi” (Ps 40:10).
“Je vais frapper le pasteur pour que soient dispersées les brebis” (Za 13:7).
“Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d’homme” (Dn 7:13), que Jésus s’applique à lui-même en répondant au Grand Prêtre.
“Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et, pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre” (Ps 68:22).
“Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique” (Ps 21:19, c’est le psaume d’aujourd’hui) ;
“Recommande-toi à Yahwé ! Yahwé le sauvera, il le délivrera, puisqu’il l’aime !” (ibid, 9)
“Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné” (ibid, 1).

A ces versets s’ajoute la première lecture, extraite d’Isaïe, troisième “chant du Serviteur de Yahwé”, où l’auteur décrit littéralement le Christ souffrant, flagellé, insulté, blessé.

De la deuxième lecture, extraite de la Lettre aux Philippiens (2:6-11), on retiendra aujourd’hui le verset 7, traduit actuellement ainsi : “Il se dépouilla lui-même” ; la version grecque originale utilise un verbe qui peut littéralement être rendu par “il se vida de lui-même” (un peu comme on le dirait d’un bateau que l’on “vide” de sa cargaison), c’est-à-dire : il renonça lui-même à la gloire due à Sa condition divine, pour paraître en tout semblable aux hommes, avec leurs faiblesses physiques. Paul insiste : Non seulement il se comporta comme un homme, mais il s’humilia encore plus, se faisant obéissant, jusqu’à la mort, et même la mort en croix. Donc, Jésus s’est fait homme, et même esclave (obéissant), et encore : bandit, scélérat, pour mourir en croix comme le dernier des derniers, d’une mort la plus honteuse qui fût.

Nous ne trouverons jamais les mots ni les attitudes d’action de grâce qui puissent correspondre au don que fit Jésus de Sa vie pour nous. Que notre effort continu pour répondre toujours mieux à l’appel de Jésus soit l’expression de notre reconnaissance envers Lui.

L’appel de Jésus retentit plus fort en nos coeurs en cette période de la Passion. On nous propose en général le Vendredi Saint — parfois aussi chaque vendredi de Carême — un pieux exercice, d’origine très ancienne, le Chemin de Croix ; belle méditation, qui peut revêtir des formes et des modes très divers, plus ou moins brefs selon l’horaire de chacun, et qui fait beaucoup de bien à l’âme. Notre méditation sur la Passion peut aussi prendre d’autres aspects, car l’Élise ne veut pas nous contraindre. L’important est la méditation, le recueillement, l’union au Sacrifice du Christ. Le carême n’est là que pour nous le rappeler plus intensément, mais toute l’année — toute la vie ! — les fidèles que nous voulons être gagneront beaucoup à méditer souvent sur la Passion de Jésus : l’agonie, la sueur de sang, les insultes, les crachats, les liens, les coups, les épines, les fouets des Romains — lanières de cuir tranchant garnies de billes de plomb — les chutes à terre, la croix si pesante, les clous, la lance.

Source de méditations intenses, et tout-à-fait d’actualité, est le si fameux Suaire de Turin. A l’écart de toute polémique, mentionnons ici la toute récente déclaration du responsable du laboratoire où se firent des analyses au Carbone 14 : celui-ci reconnaît que des erreurs furent faites lors de ces analyses, que beaucoup d’éléments ne furent pas pris en considération… Il reste que la contemplation de cette Sainte Face ne laisse personne indifférent.

O Jésus, j’aimerais vivre de telle sorte que Tu n’aies jamais eu à souffrir cela pour moi…

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