Raymond Lulle Laïc franciscain

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Raymond Lulle
Laïc franciscain, Bienheurreux
ca.1232- ca. 1316

Un des personnages les plus étonnants du XIIIe siècle Raymond Lulle est autodidacte, philosophe, théologien, alchimiste, poète, mystique, visionnaire. Considéré par les uns comme un aventurier, suspecté d’hérésie par d’autres, récupéré par les alchimistes, il a été béatifié dans l’Ordre franciscain qui retient surtout son extraordinaire zèle missionnaire, et son amour inconditionnel du Christ-Sauveur. On le désigne sous le titre de Docteur illuminé, mais lui-même s’intitulait « Procureur des Infidèles ». Raymond est mal connu, malgré ses œuvres autobiographiques dans lesquelles il n’est pas aisé de trier le vrai du caché ou de l’exagéré. Sa vie est un roman, et c’est bien ainsi qu’il la conçoit lui-même.

On sait qu’il est né à Palma de Majorque, entre 1232 et 1235, d’une famille noble. Son père, catalan d’origine était militaire et aurait participé à la “reconquista” de l’île de Majorque. Mais la présence dans l’île de nombreux Maures, après la reconquête, semble avoir marqué son destin et l’intérêt qu’il porta toute sa vie au dialogue avec l’Islam. Dès l’âge de douze ans, il est envoyé comme page à la cour de Jacques I d’Aragon où il mène une vie légère, et fertile en aventures féminines.. Puis il se marie, très jeune, avec une beauté qu’il admire qui lui donne un garçon et une fille. Malgré cela il continue sa vie volage et écrit des madrigaux pour ses conquêtes, jusqu’à l’âge de trente ans. Mais subitement il va changer de vie. En 1263, le Christ crucifié lui apparaît à plusieurs reprises et l’invite à consacrer sa vie à la conversion des Musulmans. La mort brutale de sa femme l’affecte profondément. Il se retire du monde, après avoir assuré l’avenir de ses enfants. Il part en pèlerinage pour expier sa vie passée, puis se retire dans un ermitage, où il conçoit son projet missionnaire que l’on peut ainsi résumer :

Écrire des livres de controverse et d’apologétique pour affronter les musulmans ;

Fonder des écoles de langues arabe et hébraïque pour la formation de futurs missionnaires ;

Évangéliser par la parole et par l’action.

Pendant neuf ans, dans sa retraite de Randa, il étudie la philosophie et la théologie, il apprend l’hébreu, ainsi que la langue arabe avec l’aide d’un esclave. Là, il obtient la fondation d’un couvent de Frères Mineurs, prémisse de ses « collèges missionnaires ».

Il aurait bien voulu être admis comme frère mineur, mais sa vie passée et ses idées ne favorisent pas son admission dans l’Ordre. Il rejoindra donc le Tiers-Ordre de saint François, en restant laïc dans le monde et en conservant ainsi sa liberté d’action. Il entreprend des démarches à travers toute l’Europe pour obtenir des soutiens : il visite le prince Jacques d’Aragon, écrit au Pape, au roi de France et à divers supérieurs religieux. Ceux-ci tout en restant sceptiques l’aident cependant à fonder le collège missionnaire de Miramar.

En 1285, il se rend à Rome, au chapitre général des Prêcheurs, puis à Paris où il fréquente l’Université et passionne quelques jeunes religieux pour l’aventure missionnaire. Malgré ses voyages incessants, en Europe, et ses traversées de la Méditerranée, il continue à écrire toutes sortes de livres.

Tantôt à Montpellier, à Perpignan, à Bologne, à Paris, à Majorque et à Chypre, et souvent à Rome, où il rencontre tour à tour les papes Nicolas IV, Célestin V, Boniface VIII pour les convaincre de soutenir son ministère. Il trouve des auditoires d’étudiants partout où il passe, et il combat les idées philosophiques d’Averroès.

En 1307 il part à Bougie, en Algérie, pour disputer sur la foi chrétienne et la religion de Mahomet. Il est emprisonné durant 6 mois en cette ville, puis peut retourner en Europe, spécialement en Italie, à Gênes, à Pise où il essaie de convaincre les peuples de la nécessité d’une croisade.

En 1311, il visite le concile de Vienne pour persuader les évêques de créer un collège multilingue où seraient confrontées les thèses des savants juifs, arabes et chrétiens. Il rêve d’une association mondiale des penseurs car il est certain de la supériorité de la pensée chrétienne.

Après une très abondante production littéraire, il rédige enfin son Arbor scientiae, reprise de son Ars magna, dans lequel il prétend donner une clé des connaissances qui permette de découvrir la vérité de chaque science, par la rigueur du langage et de la logique.

En 1314, âgé de plus de 80 ans, il repart comme prédicateur infatigable, pour Tunis, afin de prêcher encore la foi chrétienne. Selon la légende qui en fait un martyr, il fut attaqué et lapidé par les habitants qui l’abandonnèrent comme mort, sur la place publique. Mais il fut recueilli par des marins génois qui le reconduisirent à Majorque. Il y mourut, soit à bord du bateau qui le transportait, soit une fois arrivée à terre, soit plus prosaïquement, si la légende est fausse, dans son lit de vieillard, en sa ville natale.

Source : http://www.wikitau.org/

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