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Le Christ est le ciment sacré de
l’unité
Pendant que Jésus
est “dans son pays”, il se passe un drame à Jérusalem, que raconte Marc
au chapitre 6 (mais qui n’est pas lu le dimanche) : Hérode avait fait
arrêter Jean-Baptiste qui lui reprochait son adultère, puis le fait
décapiter ; cet épisode sera lu au jour du Martyre de Jean-Baptiste, le
29 août. C’est peut-être regrettable que ce passage ne soit pas lu le
dimanche, car il serait une bonne occasion pour rappeler aux fidèles la
sainte loi du mariage chrétien, dans un monde où l’on perd souvent
l’orientation, devant tant et tant de déviations étalées dans tous les
journaux comme faits quotidiens et normaux, pour lesquels personne,
semble-t-il, n’ose plus exprimer le moindre désaccord.
Pendant cet
épisode, donc, nos apôtres reviennent de leur première mission. On les
imagine racontant à Jésus ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils
ont fait… Quelle impression profonde ont-ils ressentie en accomplissant
ces premiers miracles, sur ordre de Jésus ! Chasser les démons, oindre
les malades, les guérir ! Vous, pénitents qui craignez un peu de vous
approcher du prêtre pour avouer vos péchés, sachez que non seulement ce
prêtre ne saura jamais répéter à qui que ce soit ce qu’il aura entendu,
mais surtout : qu’il est profondément heureux de lever la main vers vous
et de vous dire calmement : “Vos péchés vous sont remis. Allez en
paix”. Ainsi, les Apôtres.
Et Jésus se
montre très humain avec eux : Venez vous reposer ! Oui, l’homme a besoin
de se reposer, c’est un devoir qu’il se doit. Notre organisme a besoin
de cette pause nocturne, pendant que le soleil est absent, pour dormir
et se détendre, pour reprendre des forces. Notre société actuelle est
ivre de mouvement, de bruit, de fatigue, de nervosité, d’excitation, et
l’on s’étonne de certaines maladies cancéreuses qui sont en réalité
directement liées à ce rythme quotidien très désordonné. Jésus se
préoccupe donc aussi de la santé de ses Apôtres, qui “n’ont même plus le
temps de manger”.
Mais Jésus a
aussi une grande préoccupation : le Bien de tous ces gens qui viennent
le voir, qui semblent être “des brebis sans berger”. Les prêtres,
les lévites, les docteurs, ne manquaient pas, cependant, mais ils ne
cherchaient pas à s’occuper des brebis comme doit le faire l’Unique
Berger ; Jésus, le vrai Berger, veut que les Apôtres, et à leur suite
les prêtres et les évêques, s’occupent vraiment de guider les âmes dans
la Vérité, vers la Vérité, vers l’union avec Dieu. Pour un ministre du
culte, forte est toujours la tentation de présomption, d’orgueil, de
regarder le succès personnel, de considérer le peuple de Dieu un peu
comme sa propre “clientèle”.
Saint Jean-Marie
Vianney, vers qui accouraient des milliers de pèlerins, ne s’attribuait
aucun mérite à ce “succès” apparent ; son souci était le salut des âmes,
pour lesquelles il priait avec ferveur, et qu’il prenait le temps
d’écouter dans le confessionnal. Saint Jean-Marie est le patron des
curés de paroisse et nous fêtons cette année le 150e anniversaire de sa
mort.
L’unique Pasteur
éternel est directement évoqué dans la prophétie de Jérémie, où Dieu
reproche aux pasteurs d’Israël d’avoir laissé leurs brebis s’égarer, se
disperser ; Dieu va Lui-même s’occuper de ces brebis, en envoyant Son
Fils, ce “Germe de David”, qui naîtra six siècles après Jérémie et qui,
autour de la Croix et de l’Église, rassemblera tous les humains de
toutes races, dans l’unité de la Foi, de la Doctrine, dans l’unique
Famille de Dieu.
Le psaume 22 du
Bon Pasteur évoque évidemment le Pasteur unique et éternel, au nom
duquel doivent agir tous les pasteurs de l’Église.
Saint Paul, aux
Éphésiens, montre comment Christ est le centre et l’aboutissement de
tout le créé : en Lui nous sommes créés, vers Lui nous marchons. Le
Christ est le ciment sacré de l’unité entre tous les hommes. On sera
frappé du nombre de fois que Paul utilise le mot “paix” en parlant du
Christ : cinq fois dans ce petit extrait. Oui, Jésus est notre paix ;
nous n’aurons de paix qu’en Jésus, et nous n’obtiendrons cette paix
qu’en nous mettant en paix avec Jésus.
Être en paix avec
Jésus : Le suivre comme l’unique Pasteur, L’écouter comme l’unique
Vérité, Le remercier comme notre unique Sauveur.
Oui, en-dehors de
l’Église, c’est-à-dire en-dehors de Christ, il n’y a pas de paix, pas de
salut. Notre Seigneur nous le répète à chaque Messe : “Seigneur, tu as
dit à tes apôtres : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne MA paix’, ne
regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Église…”
“Je me tiens à
la porte et je frappe, dit le Seigneur. Si quelqu’un entend ma voix,
s’il m’ouvre, j’entrerai chez lui”
(Antienne de Communion).
Abbé Charles
Marie de Roussy |