SOYEZ LES BIENVENUS SUR LE SITE DES AMIS D'ALEXANDRINA - SEDE BEM-VINDOS AO SITE DOS AMIGOS DA BEATA ALEXANDRINA

     

XXI DIMANCHE DU TEMPS COMMUN
— B —

 

Lecture du livre de Josué (XXIV 1-2,15-17,18).

Josué réunit toutes les tribus d'Israël à Sichem ; puis il appela les anciens d'Israël, avec les chefs, les juges et les commissaires ; ensemble ils se présentèrent devant Dieu. Josué dit alors à tout le peuple : « S'il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l'Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur ». Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d'abandonner le Seigneur pour servir d'autres dieux ! C'est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte, cette maison d'esclavage ; c'est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c'est lui notre Dieu ».

 

Psaume 33

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.

Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os :
pas un ne sera brisé.

Le mal tuera les méchants ;
ils seront châtiés d'avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
Pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre
aux Éphésiens (V 21-32)

Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l'Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien, si l'Église se soumet au Christ, qu'il en soit toujours de même pour les femmes à l'égard de leur mari. Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de la vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable. C'est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime soi-même. Jamais personne n'a méprisé son propre corps ; au contraire, on le nourrit, on en prend soin. C'est ce que fait le Christ pour l'Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l'Écriture : « A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un ». Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l'Église.

 

Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Jean (VI 60-69).

Jésus avait dit, dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! » Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?... C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas ». Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait.

Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père ». A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu ».

 

Pour écouter le Christ, il faut écouter l’Eglise

Aujourd’hui s’achève le “Discours du Pain de Vie” que nous a relaté l’évangéliste Jean depuis plusieurs dimanches.

Apparemment, l’enseignement de Jésus n’a pas emporté l’adhésion massive des Juifs, tant s’en faut. On se scandalise de devoir manger la Chair et boire le Sang de ce Jésus qui parle, sans chercher à mieux comprendre ce qu’Il veut dire ; pourtant Jésus a bien dit que le Pain qu’il donnera sera Sa chair (Jn. 6:51).

Si nous y faisons un peu attention, il nous apparaîtra on ne peut plus clairement que Jésus parle bien de Pain, et non de viande crue, et que ce Pain sera Sa chair, donc qu’il se passera quelque chose d’extraordinaire à ce moment-là pour que du pain soit en même temps chair.

Pas un instant Jésus ne demande qu’on vienne lui mordre les bras ou les jambes ; simplement, cette nourriture eucharistique est une Réalité tellement nouvelle, tellement inattendue, qu’Il doit peu à peu l’expliquer à son entourage, à ses auditeurs, pour qu’au moment voulu, tous reconnaissent Ce qui leur fut expliqué et annoncé un ou deux ans auparavant.

Il n’empêche que “beaucoup s’en allèrent” parmi les disciples ; ici il ne s’agit pas encore de Judas, même si l’évangéliste dit explicitement que “Jésus savait depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait”, car juste après Jésus questionne “les Douze”, ce qui nous vaut cette si belle déclaration de Pierre : “Vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la Vie éternelle”.

L’enthousiasme de Pierre ce jour-là ne l’empêchera pas, plus tard, d’avoir ses moments moins heureux. Pierre est un homme, avec ses hauts et ses bas, comme chacun d’entre nous. Dieu connaît nos hésitations, nos épreuves et reste patient et miséricordieux. Autre chose est notre ferme volonté, autre chose nos petites faiblesses quotidiennes.

Une des façons par laquelle nous pouvons chasser les tentations ou les doutes, c’est de répéter avec quelque solennité nos engagements profonds, notre foi, notre promesse, comme par exemple quand nous proclamons le Je crois en Dieu à la Messe. Certaines âmes saintes et mystiques, craignant d’être victimes d’illusions mauvaises, renouvelaient leurs vœux de religion : si c’était le diable qui les tentait, il disparaissait aussitôt !

Dans la première lecture, Josué demande au peuple israélite une telle Profession de Foi : après les tergiversations répétées durant l’exode dans le désert, après les multiples défections, après les déviations vers les divinités païennes, Josué était entré en Israël avec ce peuple et avait reconquis cette Terre promise. Tous les épisodes en sont racontés dans le Livre de Josué. Au dernier chapitre, nous entendons donc Josué faire promettre à ce peuple de rester fidèle à Dieu. Il les “tente” même, leur disant qu’ils ne seront sans doute pas fidèles, mais tous répondent qu’ils seront fidèles à leurs engagements. C’est alors que Josué peut mourir en paix, ayant accompli sa mission.

Des tentations de toutes sortes surgissent aussi dans toutes les familles. Là aussi peut valoir le conseil précédemment proposé, de renouveler nos engagements profonds. Saint Paul donne encore d’autres avis pour ce qui concerne l’harmonie entre l’homme et la femme dans le mariage. Mais que d’encre a été gaspillée, et que de propos inutiles ont été tenus à propos de cette “soumission” de la femme à son mari ! Cela vaut qu’on s’y arrête quelques instants.

Il est bon de noter que Paul parle d’abord d’être “soumis les uns aux autres”, sans distinction de sexes, rappelant par là que chacun doit respecter humblement les autres, sans chercher à imposer sa personne, sa volonté, sa voix, ses préférences. Discrétion.

Mais même lorsque, selon l’expression de Paul, la femme doit être soumise à son mari, l’apôtre précise bien — ce qu’on oublie presque toujours — qu’elle doit l’être “comme au Seigneur Jésus”, comme l’Eglise se soumet au Christ. Une soumission qui n’a rien d’un esclavage, mais qui se passe simplement dans le plein respect de Celui qui a fondé l’Eglise. Jésus veut être aimé, et ne demande que l’Amour. L’esclavage est une soumission sans amour.

D’ailleurs, Jésus lui-même se soumet à l’Eglise, à Sa propre Epouse, quand Il dit à Pierre : “Ce que tu auras lié sur terre, sera lié aussi aux cieux ; et ce que tu auras délié sur terre, sera aussi délié dans les cieux” (Mt 16:19). Quand le prêtre dit “Je te baptise”, c’est le Christ qui baptise ; quand le prêtre dit “Je vous remets tous vos péchés”, c’est le Christ qui remet les péchés ; quand le prêtre dit “Ceci est mon corps”, c’est le Christ qui nous donne Son Corps, le Pain Eucharistique dont il était question plus haut.

Jésus est entièrement soumis à l’Eglise, parce qu’Il l’aime et ne fait qu’Un avec elle ; qui aime vraiment, respecte tellement l’Autre, qu’il s’y soumet amoureusement, et l’Autre répond à son tour avec le même respect ; aucune humiliation ici, aucune injustice, aucune blessure, aucune souffrance ; au contraire, dans l’esprit de cette sainte soumission, l’harmonie devient sans cesse plus parfaite ; l’amour se dilate et s’épanouit.

Pour écouter le Christ, il faut écouter l’Eglise. Quand on respecte l’Eglise et qu’on accomplit fidèlement ce qu’elle nous demande, on est sûr d’être avec le Christ.

Abbé Charles Marie de Roussy

Pour toute demande de renseignements, pour tout témoignage ou toute suggestion,
veuillez adresser vos courriers à
 :

alexandrina.balasar@free.fr