Temps commun 33 C

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XXXI dimanche du temps commun
– C —

 

Lecture du livre de Malachie, au chapitre troisième (19-20).

Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l'impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, déclare le Seigneur de l'univers, il ne leur laissera ni racine ni branche. Mais pour vous qui craignez mon Nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement.

 

Psaume 47

Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments ;
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur !

Que résonnent la mer et sa richesse,
le monde et tous ses habitants ;
que les fleuves battent des mains,
que les montagnes chantent leur joie.

Acclamez le Seigneur, car il vient
pour gouverner la terre,
pour gouverner le monde avec justice,
et les peuples avec droiture !

 

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens, (III,7-12)

Frères, vous savez bien, vous, ce qu'il faut faire pour nous imiter. Nous n'avons pas vécu parmi vous dans l'oisiveté, et le pain que nous avons mangé, nous n'avons demandé à personne de nous en faire cadeau. Au contraire, dans la fatigue et la peine, nuit et jour, nous avons travaillé pour n'être à la charge d'aucun d'entre vous. Bien sûr, nous en aurions le droit ; mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter.

Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cette consigne : si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains parmi vous vivent dans l'oisiveté, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu'ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu'ils auront gagné.

 

Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Luc
(XXI, 5-19).

Certains disciples de Jésus parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »

Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe que cela va se réaliser ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : " C'est moi6 &rquo;, ou encore :

" Le moment est tout proche. " Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. » Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel.

Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et on vous persécutera : on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d'entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. »

 

“Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage”

Jésus ayant parlé de la destruction totale du Temple, on lui demande la date de l'événement : rien de plus naturel qu'une telle réaction. Imaginons qu'on nous ait annoncé la destruction d'une grande basilique romaine, qu'il ne resterait plus pierre sur pierre de la basilique Saint-Pierre...

Mais Jésus ne répond pas à cette question. Beaucoup plus importante est notre construction intérieure, notre vie spirituelle, qu'il faut sans cesse consolider. C'est pourquoi Jésus dit tout d'abord : “Prenez garde de ne pas vous laisser égarer”, veillez à votre foi, gardez l'espérance, ne vous laissez pas abattre par les événements historiques, si douloureux soient-ils.

Et d'annoncer des guerres, des tremblements de terre, des épidémies de peste, des famines, des faits terrifiants, de grands signes dans le ciel ; conflits nationaux et internationaux, explosions et attentats, déportations massives, maladies graves : il semble que nous vivions bien au milieu de tous ces malheurs. Tout cela non plus ne doit pas nous abattre.

Combat beaucoup plus grave sera celui de rester debout avec la foi, même dans les persécutions. Là, Jésus revient à ses auditeurs — et nous sommes de leur nombre — nous invitant à conserver toute notre confiance en l'assistance de l'Esprit Saint au moment où même nos proches nous accuseront. Les persécutions n'ont jamais cessé ; bien mieux, le XXe siècle écoulé a peut-être vu tomber autant et plus de martyrs que durant les dix-neuf autres siècles écoulés.

“Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu” : même poursuivis, accusés, torturés, mis à mort, les martyrs sont gagnants, parce qu'ils sont sûrs d'avoir la Vie éternelle en échange de ce qu'ils laissent, car ils échangent le secondaire pour l'essentiel. Dans cette perspective, on comprend que chacune de nos actions, de nos pensées (“chaque cheveu”), soit précieuse aux yeux de Dieu ; c'est que nous ne sommes pas des égarés au milieu de galaxies : Dieu aime chacun de nous.

C'est pourquoi saint Paul nous rappelle dans la lecture d'aujourd'hui de ne pas céder à la paresse, sous prétexte que bientôt tout sera fini. Chaque instant nous est donné pour conquérir le Royaume de Dieu. Lui, Paul, qui se voyait persécuté presque à chaque étape de ses voyages, et proche de sa condamnation à mort, continuait à opérer : “Nous (lui et ses disciples, Timothée, Epapharas, Tite, Luc, et d'autres), nous avons travaillé pour n'être à charge d'aucun de vous”.

Récemment, une cause de béatification semble avoir été définitivement abandonnée, quand on sut qu'un jeune homme condamné par la maladie avait cessé d'étudier. Et Paul est sévère sur l'inactivité : Qui ne veut pas travailler, n'a pas droit à sa nourriture. Il ne pensait certainement pas aux trente-cinq heures, ni aux quarante heures, mais à cette attitude irresponsable de tous ceux qui se contentent de profiter des autres. Le livre des Proverbes avait déjà cette remarque savoureuse : “Le paresseux dit : Un lion sur la route ! Un lion sur la place” (Pr 26:13).

Nous nous préparons donc au Retour du Christ. Cela pourrait historiquement arriver tout-à-l'heure, demain, après-demain... Qu'ai-je fait de ma vie ? Quelle belle plante ai-je semée, pour faire éclore bientôt une fleur magnifique ? Ou au contraire, à quelle activité sans lendemain ai-je donné tant de temps ?

Quand Jésus sera là, où serai-je ? Avec “ceux qui commettent l'impiété”, qui seront de la paille, ou avec ceux qui respectent le Nom de Dieu, pour qui “se lèvera le Soleil de justice”. C'est le prophète Malachie qui nous le demande, déjà avant la naissance de Jésus. Mais nous savons que l'avènement que nous attendons est cette rencontre avec le Fils de Dieu, quand de toutes façons nous laisserons cette terre.

Tous ceux qui seront restés fidèles dans leur cœur acclameront le Christ, “sur tous les instruments” de musique. Oh, qu'il est beau ce psaume 97 ! Il est plein de joie, plein d'harmonies célestes, c'est tout le créé qui joue pour Dieu : que ce sera beau !

Abbé Charles Marie de Roussy

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