Venceslas de Bohême

Alexandrina
de Balasar

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Venceslas de Bohême
prince et saint

 

A la mort de son père Vratislas[1], les Tchèques nommèrent Venceslas[2] duc de Bohême[3]. Et, par la grâce de Dieu, sa vie chrétienne était parfaite. Il faisait du bien à tous les pauvres, vêtait ceux qui étaient nus, nourrissait les affamés, recueillait les voyageurs, selon la parole de l'Evangile. Il ne souffrait pas qu'on fasse du tort aux veuves, il aimait tous les hommes, riches et pauvres, il servait les ministres de Dieu, il embellissait beaucoup d'églises.

Mais les seigneurs de Bohême se révoltèrent[4] et insinuèrent à son frère cadet, Boleslas : « Ton frère Venceslas va te faire assassiner, il conspire avec sa mère et ses soldats. »

Comme il y avait dans toutes les villes des fêtes pour la consécration des églises, Venceslas allait séjourner dans toutes ces villes. Il fit donc son entrée dans la cité de Boleslas, un dimanche, en la fête des saints Côme et Damien. Après avoir entendu la messe, il voulut retourner à Prague. Mais Boleslas le retint avec perfidie, en lui disant : « Pourquoi veux-tu partir, mon frère ? [5]»

Le lendemain[6] on sonna la cloche pour les matines. En entendant la cloche, Venceslas dit : Louange à vous, Seigneur, qui m'avez donné de vivre jusqu'à ce matin. Il se leva et se rendit aux matines. Aussitôt Boleslas le rejoignit à la porte. Venceslas le regarda et lui dit : « Mon frère, tu étais hier un bon compagnon pour nous. » Le diable parla à l'oreille de Boleslas et pervertit son cœur. Tirant son épée, Boleslas répondit : « Maintenant, je veux être pour toi un meilleur compagnon, et il lui donna un coup d'épée à la tête. » Venceslas, tourné vers lui, dit alors : « A quoi penses-tu, mon frère ? » Il l'empoigna et le jeta par terre[7]. Mais un des conseillers de Boleslas accourut et frappa Venceslas à la main. Celui-ci, blessé à la main, épargna son frère et accourut vers l'église. Mais deux assassins l'abattirent à la porte de l'église. Un troisième accourut et de son épée lui transperça le côté. Alors Venceslas expira aussitôt en disant : « En vos mains, Seigneur, je remets mon esprit. »

Récit paléoslave

Le corps de Venceslas fut inhumé dans la petite église des Saints-Côme-et-Damien, à Boleslava, où il y eut tant de miracles que Boleslas dut consentir à le faire tranférer à Prague, dans l’église Saint-Guy (4 mars 932). Venceslas fut canonisé entre 976 et 996 et sa fête fixée au 28 septembre. Il fut considéré comme le patron des armées tchèques. En 1848 et en 1914, il fut le signe de ralliement des nationalistes de Bohême. En 1923, la monnaie d’or du jeune état tchécislovaque fut frappée à son effigie et, en 1929, le millième anniversaire de sa mort fut marqué de fêtes triomphales.


[1] Vratislas I°, fils de Borzivoï, né en 887, devint duc de Bohême à la mort de son frère Zbignev I° (915), et jusqu’à sa mort (920).

[2] Fils aîné de Vratislas I° et de Drahomira, né sans doute vers 907. Il prit personnellement le pouvoir vers 925.

[3] A la mort de son père, la régence fut exercée par sa mère et son éducation fut confiée à sa grand-mère paternelle, sainte Ludmila. Sous un verni chrétien, Drahomira, comme une bonne partie de la noblesse, restait païenne ; elle fit étrangler Ludmila (16 septembre 921) pour écarter Venceslas de son influence.

[4] Dès qu’il eut pris le pouvoir, Venceslas réagit avec force contre ceux qui voulaient rétablir le paganisme : « Canailles, pourquoi m’empêchiez-vous d’apprendre la loi divine de Jésus-Christ, et d’obéir à ses commandements ? Si Dieu vous ennuie, pourquoi empêcher les autres de l’aimer ? Quant à moi, débarrassé de vous, je rejette vos conseils, je désire servir Dieu de tout mon cœur ! » Sa mère, Drahomira, était l’âme des nombreuses intrigues politiques que la noblesse fomentait contre la sage administration de Venceslas. Il l’exila et lui permi de revenir que lorsqu’elle eut abjuré sa néfaste politique. Lorsque le roi de Germanie, Henri l’Oiseleur parut devant Prague (929), Venceslas, voulant être économe du sang de ses sujets, se soumit ; les opposants se groupèrent alors autour de Boleslas, frère de Venceslas qui crut son heure arrivée quand on apprit qu’Henri l’Oiseleur avait été frappé de paralysie (935).

[5] Les conjurés avaient prévu d’assassiner Venceslas lors du banquet, mais, prévenu, il entra dans la salle et leva sa coupe en disant : « En l’honneur du bienheureux archange Michel, en le suppliant de faire entrer nos âmes dans la paix et la jubilation. » Les assistants ne purent que répondre « Amen. » Venceslas but, embrassa ses amis et se retira pour une longue prière. L’assassinat était repoussé au lendemain matin.

[6] Au château de Boleslava – Bunzlau – le 28 septembre 929.

[7] Trouvant son frère près de la porte de l’église, Venceslas lui dit : « Puisse le Christ te convier à son banquet éternel, toi qui m’a si bien reçu moi et ma suite. » Boleslas répliqua : « Hier je t’ai servi comme j’ai pu, mais voici comme le frère va servir le frère », et il le frappa à la tête. Venceslas mit la main à son épée en disant : « Comme tu me fais mal ! » puis il jeta son arme à terre : « Tu t’es condamné toi-même. Je pourrais t’écraser comme une mouche, mais la dextre d’un serviteur de Dieu ne doit pas être fratricide. » Alors un conseiller de Boleslas appela ses gens et ils achevèrent Venceslas qui allait vers l’église.

SOURCE :
http://missel.free.fr/

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