Il est né à Valence, en
Espagne. Il entre à 17 ans chez les Dominicains, il étudie à
Barcelone, puis à Toulouse. Il est
ordonné
prêtre en 1378. Dès le début, on remarque son talent de prédicateur
et il est nommé aumônier du roi d’Aragon. A ce poste, il est appelé
à arbitrer des conflits.
Intervention dans le
Grand schisme
La déchirure dans
l’Église partagée entre deux papes, l’un résidant à Rome, l’autre
résidant en Avignon, va marquer profondément Saint Vincent Ferrier
entre 1378 et 1417, date à laquelle cessera le schisme. Il oeuvre
pour restaurer l’unité de l’Église.
En 1378, un pape est
élu à Rome sous le nom d’Urbain VI. Les cardinaux prétendent avoir
cédé à la pression populaire et certains d’entre eux, réunis à
Avignon vont élire Clément VII. Vincent Ferrier se prononce pour
Clément VII et il entraîne dans son sillage le roi d’Aragon et de
Castille.
A la mort de Clément
VII, c’est Pierre de Lune, un ami de Vincent qui est élu pape sous
le nom de Benoît XIII. Il appelle Vincent près de lui à Avignon.
Vincent aimerait que les deux papes, celui de Rome et celui
d’Avignon, se désistent volontairement afin que l’unité de l’Église
soit restaurée. Il n’est malheureusement pas écouté et on aboutira à
l’élection d’un troisième pape en 1409. En 1414, un Concile se
réunit à Constance pour mettre fin au schisme. Comme Benoît XIII
refuse de se désister, Vincent condamne l’entêtement de son ami qui
finira sa vie seul. L’unité est restaurée en 1417.
Vincent Ferrier
Apôtre
Déçu par le refus de
Benoît XIII de se démettre de sa fonction, Vincent avait décidé de
se consacrer à l ’apostolat: il évangélise la Provence, le Dauphiné,
la Suisse, l’Espagne, il essaie de rencontrer des juifs et des
musulmans. Il défend avec ferveur le dogme de l’Incarnation. Il va
passer les dernières années de sa vie en France, particulièrement en
Bretagne. Il se nomme le « galérien de Dieu »: « je ne suis qu’un
pauvre vieux brisé qui n’en peut plus, qui ne sait rien ou plutôt
qui ne sait que son ignorance et sa lâcheté. Donnez-moi la grâce de
me rendre compte de plus en plus que je ne suis rien et que vous
êtes tout ».
Dans ses déplacements,
il est suivi par une centaine de disciples; aux haltes, il prêche,
il confesse, il célèbre la messe. Le soir, dans une chambre mise à
sa disposition, il prie longuement et s’accorde très peu de repos.
Il passe par Albi, Lyon, Dijon, Bourges, Angers et arrive en
Bretagne où il a été mandé par le Duc. Si le duché est relativement
calme, la situation spirituelle est cependant assez désastreuse. Les
anciens monastères bénédictins connaissent une période de déclin,
tandis que les ordres nouveaux, Franciscains et Dominicains, ne sont
pas encore installés.
Vincent arrive à Vannes
le dimanche des Rameaux 1418. Les notables s’avancent à sa
rencontre. Devant, on a mis les malades, les infirmes et plusieurs
guérisons ont lieu. Il prêche sur la place des Lices. Il va ensuite
à Rennes, à Caen, à chaque étape on relate des miracles. Il passe
par Bayeux, Coutances, Avranches, ces villes ont beaucoup souffert
des luttes contre l’Angleterre, elles sont souvent privées de la
présence de leur évêque. Il revient en Bretagne, entre une nouvelle
fois à Vannes malade et y meurt le 5 avril 1419.
Le culte de saint
Vincent Ferrier
Il fut enterré à la
Cathédrale, comme les espagnols revendiquaient le corps, il fallut
qu’une Bulle du pape mette fin au conflit. Les miracles se
multiplièrent sur sa tombe. En 1451 s’ouvre le procès de
canonisation. Des personnalités religieuses se réunissent à
Malestroit, Vannes, se déplacent dans les villes qu’a visitées le
prédicateur pour recueillir les témoignages oraux se rapportant
aussi bien aux prédications qu’aux miracles. La canonisation fut
prononcée en 1455 par un compatriote de Vincent. On procéda à la
reconnaissance des reliques. Des disciples ont continué l’œuvre du
prédicateur, parmi eux des laïcs, comme la duchesse Jeanne de
Bretagne qui forma Françoise d’Amboise. Celle-ci sera plus tard la
fondatrice du Carmel à Vannes.
La tapisserie de la
chapelle Saint-Vincent représente plusieurs miracles ainsi que la
canonisation. Un tableau de la cathédrale montre Vincent en train de
guérir un paralytique. C’est Vincent qui est représenté sur le
portail de la cathédrale. On visite la maison où est mort le saint,
place Valencia. L’église de l’île aux Moines conserve un buste en
bois qui reproduit fidèlement les traits du saint au terme d’une
rude vie d’apostolat.
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