Amédée de
Clermont, dit de Lausanne naquit en 1110 au château de Chaste en
Dauphiné. Il était fils d’Amédée I de
Clermont (bienheureux) et de
Pétronille de Bourgogne.
En 1119,
accompagné de son père et de seize autres chevaliers il se présenta
au monastère de Bonnevaux dans l’espoir d’y devenir moine. L’abbé
accepta tous les autres sauf Amédée qui était encore très jeune ; et
pour cause, il n’avait alors que neuf ans.
Cluny,
puis Clairvaux
Plus tard, en
1121, après sa profession de foi, son père quitta Bonnevaux et,
accompagné de son jeune fils, se sont rendus à Cluny où ils furent
acceptés tous les deux. Mais il y resta peu de temps, car l’abbé
l’envoya en Allemagne auprès de l’empereur Henri V, lequel le confia
à de savants maîtres. Après la mort de l’empereur Amédée revint en
France et fut accueilli à Clairvaux et se mit sous la conduite d’un
autre savant et grand dévot de Marie : saint Bernard.
Ayant fait ses
preuves, saint Bernard l’envoya, en 1139, comme abbé à Hautecombe
qui traversait alors une grave crise.
À la remarque de
son père sur l'infertilité de ces terres, Amédée répondit que malgré
le peu d'hospitalité de la contrée et de ses gens, ils ne sauraient
leur enlever les biens éternels que les peines de cette vie leur
font mériter et qu’il n’y a point de gens qui nous soient plus
utiles, ni de lieu qui nous puisse être plus commode.
Évêque
de Lausanne
La réputation
d’Amédée devint telle qu’elle se répandit jusqu’à l’évêché de
Lausanne qui était alors vacant. Le clergé et le peuple de la ville
décidèrent de l’élire à cette tâche. Amédée ne s’estimait pas digne
d’une telle charge et la refusa plusieurs fois. C’est le pape,
connaissant la prudence et la piété d’Amédée, qui confirma son
élection, l’obligeant ainsi à se rendre à Lausanne. Amédée est
appelé évêque de Lausanne dans un diplôme de Conrad III datant de
1145. On suppose que la date de sa consécration est le 21 janvier de
cette année. Une fois évêque, il s’adressa à Conrad III pour lui
recommander son église et c’est ainsi que l’empereur prit sous sa
protection l’évêché de Lausanne et confirma toutes ses possessions.
De même, le pape Eugène III, qui avait été religieux à Clairvaux en
même temps qu’Amédée, confirma les donations faites à l’église de
Lausanne. En 1146, Amédée assista à l’assemblée que Conrad organise
à Spire.
Régent
de Savoie
Vers 1147 saint
Bernard prêcha la croisade. Amédée III de Savoie, comte de Maurienne
et oncle du roi, Louis VII de France le jeune, voulait s’y
rendre mais son fils était trop jeune. Il demanda à Amédée de
Clermont, son ami, de veiller sur son comté et sur son fils,
Humbert. Amédée défendit Humbert et son comté qui était assailli par
le frère du comte de Maurienne et par les d’Albon qui profitaient de
l’absence d’Amédée de Maurienne. Pendant son épiscopat, Amédée eut
affaire au comte de Genève et à ses tentatives d’assassinat. Ce
dernier cherchait à se rendre maître de la ville de Lausanne. Ce
n’est qu’à grande peine qu’Amédée réussit à expulser le comte de
Genève rasant une de ses puissantes forteresses. En 1155, Frédéric 1er
confirme, comme le fit Conrad III, les possessions et droits de
l’église de Lausanne. Cette même année, il le nomma chancelier du
royaume de Bourgogne.
Dévot de
sainte Agnès
Amédée est décrit
dans les annales de l’Ordre de Citeaux comme ayant un esprit de
pénitence, de componction, et vivant dans la crainte du jugement de
Dieu. Il examinait ses actions, veillait sur les âmes de ses
fidèles. Protecteur des veuves et des orphelins, il était aussi le
consolateur des prisonniers. Farouche partisan de la justice, il
punissait avec sévérité les méchants. Il n’accepta que quatre
divorces. Il fit de grands biens à toutes les églises qui
dépendaient de son diocèse. Il avait une particulière dévotion pour
sainte Agnès. C’est le jour de sa fête qu’Amédée était né, qu’il
avait fait sa profession monastique, avait été fait abbé puis
évêque ; mais c’est surtout à la Vierge Marie qu’Amédée fut attaché.
De ses nombreux écrits cités dans plusieurs ouvrages, il ne nous est
parvenu que huit homélies mariales, qu’on avait coutume de lire dans
l’église de Lausanne encore en 1858.
La mort
du saint Évêque
En 1159 Amédée
tomba malade. Ses médecins lui conseillèrent un remède contraire aux
vœux de chasteté, qu'il refusa, ne voulant pas acheter sa vie au
prix d’un crime. Il mourut dans son palais épiscopal le 27 août
1159. Avant de mourir il donna l’absolution à tous ceux qu’il avait
excommuniés, sauf à Humbert d’Aubonne qu’il cita pour le grand jour
du jugement à cause des torts qu’il avait causé à l’église de Saint
Livre. Amédée de Clermont fut enterré en l’église de Lausanne.
Sa
sépulture
Jusqu’au
XVIe siècle,
on a cru que sa sépulture se trouvait à Hautecombe mais, en 1911,
des fouilles archéologiques ont mis au jour le tombeau d’Amédée,
dans lequel on trouva ses ossements, sa mitre, son anneau, et sa
crosse. Les ossements furent recueillis dans un coffre et transférés
en l’église de Fribourg. Amédée fut élevé aux nombre de saints à une
époque inconnue, mais en 1701 la Congrégation des Rites permit aux
religieux cisterciens de réciter l’office du saint. Cette permission
fut confirmée par le pape Clément XI en 1710, par Benoît XIV en
1753, puis en 1903 et 1910.
Texte établi
d'après plusieurs documents et sources.
L'image ci-dessus
provient du site:
http://www.atelier-st-andre.net/htresol/amedee.html |