Ce
Saint, vulgairement appelé saint Diel, naquit en
Irlande ; mais il en sortit vers l'an 585, avec saint Colomban, son
maître, qu'il suivit dans le royaume des Anglais orientaux ; il le
suivit encore en France, et vécut sous sa conduite dans le monastère
de Luxeuil.
Quoique sa vie fût très austère, son extérieur n'avait rien de
triste. La joie sainte de son âme rejaillissait sur son visage, au
point que ceux qui le voyaient en étaient eux-mêmes tout pénétrés.
S. Colomban lui ayant un jour demandé ce qui produisait cet air de
contentement qu'on remarquait sans cesse en lui : « Il vient,
répondit Déicole avec sa simplicité ordinaire, de ce que rien ne
peut me ravir mon Dieu. »
Lorsque saint
Colomban fut oblige de quitter la France en 610, son disciple se
retira à Luthre, aujourd'hui Lure, dans le diocèse de Besançon, et à
trois lieues de Luxeuil. Clotaire II, qui, par la mort de Thierri,
avait réuni, en 613, le royaume de Bourgogne a ses états, y fonda un
monastère pour Déicole vers l'an 616. Sa sainteté éminente et la
multitude de ses miracles attirèrent h sa communauté la vénération
de tout le monde, et la protection des princes.
Notre saint abbé
se sentant accablé de vieillesse, fit élire en sa place saint
Colombin, son filleul, et l'un des Irlandais qui étaient passés en
France avec saint Colomban. A peine se vit-il déchargé du
gouvernement du monastère, qu'il ne s'occupa plus que de l'exercice
de la contemplation. Il passa le reste de ses jours dans une cellule
écartée, où il fit bâtir une petite chapelle eu l'honneur de la
Sainte-Trinité ; là, pour jouir de Dieu d'une manière plus pleine et
plus parfaite, il vivait dans une entière séparation de tout
commerce avec les hommes.
Quand il vit que
sa fin approchait, il reçut le saint Viatique en présence de tous
ses frères ; il leur fit ensuite un discours fort touchant, pour les
exhorter à demeurer toujours unis par les liens de la charité, à
rester inviolablement attachés à Dieu, et à persévérer dans l'exacte
observance de leur règle. Il mourut entre les bras de saint
Colombin, le 18 Janvier, vers l'an 625.
Son corps fut
inhumé dans la petite chapelle de sa cellule, et il ne paraît pas
qu'on l'ait jamais levé de terre. On trouve son nom au 18 Janvier
dans plusieurs martyrologes, et surtout dans le romain.
Source : A.
Butler : Vies des pères des martyrs et des autres principaux
saints. Tome 1.
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