8 mars
« Ma souffrance a beaucoup augmenté... »
Quoique le Saint-Sacrement soit mon meilleur ami, je regrette
de devoir le dire, je ne le reçois que rarement. Au début on me portait la
Sainte Communion tous les premiers vendredis, samedis et dimanches; maintenant,
il ne vient plus le dimanche. Que dois-je faire? Souffrir pour l’amour de mon
Bien-Aimé Jésus.
(...)
Ma souffrance a beaucoup augmenté. Maintenant je ne prends
que des liquides, car je n’arrive pas à mâcher à cause d’un abcès dans la
bouche. Peut-être que, de la même façon dont il est apparu, il s’en aille.
D’un autre côté, il me sera impossible de vivre, étant donné l’état de faiblesse
dans lequel je me trouve... Je ressens le manque du peu que je mangeais. Ne
prendre que des liquides, cela me cause de continuels vomissements. Mais, en
tout cas, ce n’est pas cela qui m’attriste, car tous les jours je demande à Dieu
de ne pas m’abandonner, sachant pertinemment que sans Lui, je ne supporterais
rien.
7 avril
« Il m’est impossible de tenir la plume... »
J’aurais voulu vous remercier en écrivant de ma propre main,
et je le fais en vous écrivant quelques lignes, qui seront certainement les
dernières. Je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais je ne peux pas
continuer. Ma souffrance a beaucoup augmenté. C’est pour cette raison que je dis
que ce sont les dernières lignes que je vous écris. Il m’est impossible de tenir
la plume, même pour à peine quelques instants... les douleurs sont atroces. On
ne m’a jamais gratté les os, mais j’ai l’impression que cela doit produire le
même effet...
J’ai reçu de Jésus un beau présent pour Pâques: en plus des
souffrances physiques, j’ai beaucoup souffert spirituellement.
22 juin
« Je ne comprends pas... »
Quelques-unes de mes côtes se sont déplacées. Le médecin me
disait que ce n’était rien... Je ne peux m’appuyer sur celles-ci qu’au prix d’un
grand sacrifice, car je ne supporte même pas que les couvertures reposent sur
mes côtes. Et le pire c’est que ce sont les côtes du côté droit, sur lequel
j’avais l’habitude de me reposer...
(...)
Même sans être tombée, le bon Jésus a fait que mes côtes se
déplacent. Le médecin m’a dit qu’il les avait trouvées ainsi. Mon Père, je ne
comprends pas, et je vous demande, pour l’amour de Dieu, de m’expliquer si toutes
les contrariétés viennent du Seigneur, ou si elles peuvent aussi venir du démon.
En effet, dernièrement, des faits se sont produits qui semblent bien être son
œuvre...
16 juillet
« Même parler m’est douloureux... »
(...)
J’ai l’impression que les os de ma poitrine touchent ceux de
mon dos et me causent de telles angoisses que je ne sais plus comment me placer.
Quand les douleurs sont plus fortes, je me place quelques minutes par moitié sur
le lit et l’autre partie de mon corps sur les genoux de Deolinda. Ceci oblige ma
sœur à passer les nuits en ma compagnie. Même parler m’est douloureux.
15 août
« Que je puisse réparer... »
(...)
J’ai répété à Jésus: envoyez-moi, mon Jésus, ce que vous
voudrez, afin que je puisse réparer les offenses que vous recevez.
30 août
« ...embrasée par son divin Amour! »
Je ne sais pas si c’est grâce aux prières que vous faites
pour moi, que je me sens à chaque heure qui passe davantage forte dans mes
souffrances; mais je me sens le courage de souffrir de plus en plus, et j’espère
que Notre Seigneur, petit à petit, augmentera ma douleur jusqu’à ce que je meure
embrasée par son divin Amour, clouée sur la Croix avec lui.
5 septembre
Lettre à Sãozinha
Ma bonne petite sœur ;
Je vous appelle ainsi, non seulement parce que vous traitez
avec charité la plus indigne des enfants de Dieu, mais aussi parce que toutes
deux, nous recevons du Seigneur la croix bénie de chaque jour. Celle-ci, portée
avec amour et résignation, est un moyen efficace pour nous élever de plus en
plus dans l’amour de Jésus; pour nous sanctifier et pour aider, par nos
souffrances, les âmes qui, sourdes à la voix de Jésus et aveuglées devant sa
lumière, s’abandonnent aux plaisirs du monde sans jamais penser à leur salut.
Combien elle est belle notre mission !
En ce qui me concerne, j’avoue me considérer indigne d’un
aussi heureux sort !...
Vous dites dans votre lettre que vous viendrez pour apprendre
avec moi la science de la croix. Que dois-je vous enseigner? Et à qui... alors
que moi j’ai tant besoin d’apprendre ?... Vous êtes, Madame, plus instruite que
moi pour enseigner; mais si c’est la volonté de Dieu, je suis prête à devenir
votre maîtresse et votre élève à la fois.
J’ai souvent dit que j’étais venue en ce monde pour
travailler, souffrir et offenser le Seigneur. Triste vérité... car, je l’ai déjà
tant offensé! C’est celle-ci la plus grande peine qui m’aiguillonne toujours. La
souffrance est ma plus grande consolation, et je ne l’échangerais pas contre le
monde entier.
Quelle ingrate je ferais, si je refusais de donner mon corps,
qui ne vaut rien, à Celui qui, à cause de moi, a tant souffert!... A Celui qui
désire se procurer beaucoup de victimes d’amour pour sauver les âmes!
Depuis seize années, la maladie, jour après jour, s’est
propagée dans tout mon corps... et depuis dix années je suis prisonnière dans
mon lit sans pouvoir me lever...
Comme j’ai été favorisée par le Seigneur! Combien suave est
le joug sous lequel il me tient !
Je reçois ceci comme une preuve d’amour de la part de Jésus
pour mon âme.
Que soit béni Celui qui n’a pas dédaigné mon indignité!
8 septembre
« Donne-moi tes mains... »
Je sais que ce ne fut pas sans un gros sacrifice que vous
êtes venu à Balasar, mais, je pense que, plus que la pluie, d’autres
circonstances vous ont davantage gêné... Soyons sûrs que plus grand est le
sacrifice, plus grande sera aussi la récompense du Seigneur. Voila ma
conviction.
Mon Père, je vais moi aussi faire un grand sacrifice. Notre
Seigneur le sait bien, et vous même pourrez vous faire une idée de ce que ceci
me coûte. Mais avant de le faire, je l’ai offert au bon Jésus...
Jeudi 6, Monsieur le Curé est venu apporter la Communion à
une voisine malade et, par la même occasion, il est venu me la donner. Après
avoir communié, je me sentais froide et incapable de toute action de grâces;
mais, loué soit mon Jésus, car il n’a regardé ni ma froideur ni mon indignité.
Il m’a semblé entendre alors ces paroles:
— Donne-moi tes mains: je veux les clouer avec les
miennes; donne-moi tes pieds: je veux les clouer avec les miens; donne-moi ta
tête: je veux la couronner d’épines, comme ils me l’ont fait à moi; donne-moi
ton cœur: je veux le transpercer avec la lance, comme ils ont transpercé le
mien; consacre-moi tout ton corps; offre-toi toute à moi; je veux te posséder
entièrement.
Ceci fut suffisant pour me tenir en haleine, très préoccupée
— continue-t-elle. Je ne savais que faire: me taire et ne rien dire, me semblait
ne pas correspondre à la volonté de Notre Seigneur; il me semblait que mon bon
Jésus ne voulait pas que j’occulte ses paroles...
Il faut encore que je vous dise que vendredi et aujourd’hui,
Notre Seigneur a renouvelé ses demandes. Il m’a recommandé aussi l’obéissance en
tout, comme je vous l’ai déjà expliqué.
S’agit-il d’une illusion de ma part ? O mon Jésus,
pardonnez-moi si je vous offense, mais je ne veux pas vous offenser... je le
fais par obéissance...
14 septembre
« Jésus m’a invitée dans ses Tabernacles... »
Jésus m’a invitée dans les Tabernacles abandonnés pour
partager sa tristesse et réparer tant d’abandon. Il m’a dit qu’on le laissait
seul et que l’on vivait comme s’il était absent. Enfin, que les prêtres, à qui
il a donné le pouvoir de transformer le pain en son divin Corps — eux aussi —
l’oubliaient et l’offensaient.
(...)
Je prêtais une grande attention afin de savoir comment je
devrais vous l’écrire, par la suite, car ma tête n’est pas sûre. Mais Notre
Seigneur m’a dit que le Saint-Esprit viendrait sur moi et m’inspirerait la façon
d’expliquer les choses...
25 septembre
« Nous t’avons soutenue... »
— Tu as toujours vécu ta vie entre mes
Mains bénies et
entre celles de ma Mère qui est aussi la tienne. Nous t’avons toujours accompagnée
sur tes chemins durs et très difficiles que tu as vaincus. Si tu n’es pas
tombée, c’est que nous t’avons toujours soutenue, et maintenant, nous te
soutenons encore davantage.
27 septembre
« Prie pour les prêtres... »
C’est avec regret et nostalgie que je vous informe que je
n’ai plus communié. Ah, si je pouvais obtenir qu’on me portât la Sainte
Communion, en payant avec de l’argent cette faveur, combien ne donnerais-je!... Mais je fais beaucoup de communions spirituelles, avec le plus de
ferveur qu’il m’est possible et Notre Seigneur m’en récompense. Voyez comme mon
bon Jésus m’aime: il m’a dit que lui-même sera mon Directeur!...
(...)
Jésus m’a dit de ne rien m’attribuer de tout cela, car — me
dit-il — je ne suis que poussière et que je ne possède rien que je n’ai reçu
de Lui. Il m’a dit aussi que les faibles, il les rend forts; que c’est sous mes
fautes qu’il cache son pouvoir, son amour et sa gloire.
(...)
Voulez-vous que je vous dise ce que me dit, quelquefois,
Notre Seigneur, quand il commence à me parler?
— Ma fille, ma fille bien-aimée, mon aimée, mon épouse, ma
préférée, me voici tout à l’intérieur de ton âme.
(...)
Mon Bien-Aimé Jésus m’a dit qu’il sera mon Directeur et mon
Maître, continuel, fréquent et habituel; que vous-même le serez de loin; mais
que je dois vous obéir jusqu’à préférer votre direction à la sienne.
Notre Seigneur ne cesse pas de renouveler ses demandes dont
je vous ai déjà parlé, et il me rappelle continuellement ses Tabernacles.
— Viens, ma fille, viens t’attrister avec moi; viens me
tenir compagnie dans mes prisons d’amour; viens réparer tant d’abandon et
d’oubli!...
Il m’a demandé aussi de ne lui refuser ni souffrances ni
sacrifices pour les pécheurs, sur lesquels la divine Justice menaçait de
frapper, si je n’allais pas à leur secours.
Il me demande d’oublier le monde et de me livrer tout entière
à Lui:
— Abandonne-toi dans mes bras, je choisirai tes chemins...
Je ne sais pas quoi Lui donner d’autre, car je ne Lui refuse
rien...
(...)
—
Avise ton directeur spirituel que j’exige que l’on
prêche et que l’on propage la dévotion aux Tabernacles, et d’avantage encore:
qu’elle soit rallumée dans les âmes. Je ne suis pas resté sur les autels par
amour uniquement de ceux qui m’aiment, mais pour l’amour de tous; même en
travaillant on peut me consoler.
Ne me refuse pas les souffrances et les sacrifices pour
les pécheurs! La Justice de Dieu pèse sur eux. Toi, tu peux les secourir.
Prie pour les prêtres: ce sont les ouvriers de ma vigne;
la récolte dépend d’eux...
Je choisis les faibles pour les rendre forts. Sous leur
faiblesse Je cache mon pouvoir, mon amour et ma gloire. Oublie le monde et
offre-toi à moi. Abandonne-toi entre mes bras: Je choisirai tes sentiers.
4 octobre
« Je suis le prisonnier des prisonniers... »
Peu avant de dicter cette lettre, Notre Seigneur m’a demandé
mon cœur pour le placer dans le sien, afin que je n’aie pas d’autre amour que
lui et celui de ses œuvres. Il m’a dit que toutes les âmes y ont leur place,
dans son divin Cœur, mais que j’y avais une place de choix. Il m’a encore dit:
— Ma fille, n’as-tu pas compassion de moi?...
Je suis seul et abandonné, dans mes tabernacles, et
tellement offensé! Viens me consoler, viens réparer; réparer pour tant
d’abandon...
Visiter les prisonniers dans leurs cachots et les consoler
est une œuvre de miséricorde. Moi, je suis prisonnier et prisonnier par amour;
je suis le Prisonnier des prisonniers...
Notre Seigneur m’a dit que je suis son temple. Temples de la
très Sainte Trinité sont toutes les âmes en état de grâce, mais que moi, par une
grâce particulière, je suis un tabernacle qu’il s’est choisi pour y habiter et
s’y reposer afin de davantage rassasier la soif que j’ai de son Sacrement
d’Amour... Jésus me dit encore qu’il se sert de moi afin que par moi beaucoup
d’âmes soient stimulées à l’aimer dans la sainte Eucharistie. »
(...)
— Je t’ai choisie pour moi. Corresponds à mon amour. Je
veux être ton Époux, ton Bien-Aimé, ton tout. Je t’ai choisie aussi pour le
bonheur de beaucoup d’âmes. Tu es mon temple, temple de la Très Sainte Trinité.
Toutes les âmes en état de grâce le sont, mais tu l’es de façon spéciale. Tu es
un tabernacle choisi par moi, afin que J’y habite et m’y repose. Je veux
rassasier ta soif pour mon Sacrement d’amour.
Tu es comme le canal par où passeront les grâces que Je
veux distribuer aux âmes et à travers lequel les âmes viendront à moi. Je me
sers de toi afin que beaucoup d’âmes viennent à moi: par ton intermédiaire,
beaucoup d’âmes seront stimulées à m’aimer dans la très Sainte Eucharistie.
— Reçois, maintenant, ma fille, le Sang de mon divin Cœur:
c'est la vie dont tu as besoin, c'est la vie que Je donne aux âmes.
— Dis au monde entier qu'il
écoute la voix de son pasteur, le Pape, laquelle est la voix de Jésus. Je veux
de l'amour, de la pureté d'âme, changement de vie. Que la voix du Saint-Père
soit pour le monde un appel aussi vibrant que celui de Noé...
Qu'il parle aux nations et à ses gouvernants, afin qu'un
terme soit mis à tant d'immoralité...
J'ai renouvelé, à perpétuité, mon vœu de virginité et de
pureté, suppliant la Sainte Vierge de me purifier de toute tache, de me
consacrer toute à Jésus et de me renfermer dans son Sacré-Cœur. Je tressaillais
de joie. Peu après, Notre Seigneur m'a parlé ainsi:
— J'ai reçu ton offrande, par l'entremise de ma très
Sainte Mère. Si tu savais combien tu as consolé ton Jésus et réjoui la Très
Sainte Trinité!... Si tu pouvais comprendre la gloire que ton oblation t'a
acquise pour le ciel, tu mourrais de bonheur!...
— Désormais, Je te comblerai de bienfaits... tu arrêteras
le bras de la Justice divine prête à foudroyer les pécheurs... tu seras un
puissant secours à tant d'âmes enchaînées par le péché... tu es la victime de
mes prisons eucharistiques.
(...)
J’ai eu un bon Maître. C’est vous le premier, ô mon Jésus,
qui depuis toute petite, m’avez appris!
5 octobre
« Donne-moi ton cœur... »
— Donne-moi ton cœur, que je le place dans le mien, afin
que tu n’aies pas d’autre amour que le mien et celui de mes affaires.
11 octobre
« Quelle sainte union est la nôtre!... »
— Veux-tu voir comment je t’embrase?
J’ai alors commencé à sentir une union si grande et une
chaleur et une force qui semblait me broyer. Mon Jésus m’a dit:
— Comme nous nous aimons! Quelle sainte union est la
nôtre!
(...)
— Écoute, ma fille, ton Jésus. Je suis avec toi pour
t’enrichir de mes divins trésors. Comme je t’aime! Je t’ai choisie pour ma
demeure. Je te prépare selon mes désirs. Ne vis que pour moi. Aime-moi beaucoup.
Ne pense qu’à moi. Et, parce que tu t’es généreusement offerte comme victime
pour les pécheurs du monde, Je ferai de toi comme un canal pour distribuer les
grâces aux âmes coupables de toutes sortes de crimes. Ainsi tu feras venir à moi
un grand nombre...
En même temps je ne sais pas ce qui s’est passé en moi, je ne
sais pas l’expliquer; je ressentais un très, très grand poids. J’avais
l’impression que mon cœur devenait aussi grand que le monde...
15 octobre
« Je suis avec toi, ma fille... »
Cela faisait presque deux jours que Jésus ne me parlait plus.
J’ai pleuré, de peur d’être dans l’illusion. Quand je me suis un peu rassérénée,
j’ai fait la Communion spirituelle. Mon bon Jésus m’a, alors, parlé ainsi :
— Ma fille, ma fille très chère, ma bien-aimée, ne
t’attriste pas à cause de moi. Je fais pénétrer en toi mon Amour. C'était une
bonne préparation. C’était moi qui te provoquais, pour voir jusqu’où irait ta
confiance. M’aimer dans les douceurs et les tendresses, cela ne coûte pas. J’ai
fait semblant de t’abandonner, de te laisser naviguer toute seule, sans que tu
te sentes dans les bras de ton Époux, pour voir jusqu’où tu irais. Mais, je ne
t’abandonne pas.
— Comme Je t’aime ! Quand tu te sens froide,
c’est moi qui, chaque fois d’avantage infuse en toi mon amour. Quand Je ne te
parle pas, c’est pour t’inspirer beaucoup plus de foi en moi. Ne t’ai-je pas dis
que je ne t’abandonnerai jamais et ne m’éloignerai jamais de toi ? Je t’aime
tant! Viens à mon école ; apprends de ton Jésus à aimer le silence,
l’humilité, l’obéissance et l’abandon. Viens dans mes Tabernacles...
Prosterne-toi devant moi et demande-moi pardon pour ton découragement et pour
ton infidélité.
(...)
— Je suis avec toi, ma fille... et quand tu te sens
froide, c’est que moi, je fais pénétrer davantage en toi mon amour.
(...)
Quels heureux moments, quelle grande union, quelle force à me
contraindre, pendant que la chaleur me donnait l’impression que des langues de
feu me transperçaient !
17 octobre
« Mon Cœur se fait violence... »
— Aie courage, ma fille. Cela coûte beaucoup d’être
traitée de la sorte, je le sais bien. Mais, plus cela coûte, plus c’est agréable
à ton Jésus. Mon Cœur se fait violence en te voyant souffrir autant. Je te veux
dans mes bras très saints avec la même simplicité qu’un enfant dans les bras de
sa mère. Je veux enlever tous les doutes que tu puisses encore avoir. Je te veux
plus brillante que les anges. Oui, parce que les anges sont brillants par
nature, et toi, tu l’es parce que tu es restée brillante, parce que tu as
permis à Jésus de travailler en toi librement, et de t’enrichir des plus belles
vertus.
26 octobre
« Je suis toujours avec toi... »
— Ma fille, je suis toujours avec toi. Si tu savais
combien je t’aime, tu mourrais de joie. Je te prépare afin de réaliser en toi
mes desseins.
1er novembre
« J’ai beaucoup à t’apprendre... »
Jésus m’a dit que de la même manière qu’il est fidèle à
demeurer en moi pour me consoler, que moi aussi je devais être fidèle à demeurer
en esprit auprès de ses Tabernacles, pour le consoler et l’aimer; que je devais
lui donner mon corps pour être victime; que des milliers de victimes ne seraient
pas de trop pour réparer tant de péchés et les crimes du monde...
(...)
Quelques fois, avant même qu’il me parle, je sens comme des
embrasements. D’autres fois je les sens à la fin. Je ressens, subitement une
forte chaleur, une chaleur que je ne sais pas expliquer. Parfois encore, je me
sens tellement caressée par Notre Seigneur! Et moi, je ne sais pas comment
correspondre à tant de bienfaits...
(...)
— Parlez, mon Jésus, parlez, car votre petite fille vous
écoute... Je souhaite ardemment être instruite à votre école.
— Je souhaite aussi ardemment que tu apprennes toutes mes
leçons. J’ai beaucoup à t’apprendre, afin que par toi, beaucoup viennent
apprendre les mêmes leçons, qu’ils marchent sur les mêmes traces et qu’ils
suivent les mêmes chemins.
(...)
— Veille sur mes tabernacles. J’y suis si seul dans un
très grand nombre!... Des jours et des jours passent sans que quelqu’un me rende
visite. On ne m’aime pas, on ne répare pas. Quand ils y viennent, ils le font
soit par habitude ou par quelque obligation. Sais-tu ce qui ne cesse de
tomber sur mes tabernacles ? C’est cette chaîne de péchés et de crimes. Ce sont
là les actes d’amour qu’ils y déposent ; c’est ainsi qu’ils me consolent ; c’est
ainsi qu’ils réparent ; c’est ainsi encore qu’ils m’aiment!...
(...)
— Fais que je sois aimé par tous dans mon sacrement
d’Amour, le plus grand de tous les sacrements, le plus grand miracle de ma
divine Sagesse !
(...)
— Console-moi et aime-moi et moi, je te consolerai dans
toutes tes afflictions et dans tous tes besoins.
(...)
— J’ai établi en toi ma demeure... tu es un tabernacle
construit non pas par des mains d’homme, mais par des mains divines... J’habite
en toi comme si dans le monde toi seule, existais, comme si dans le monde je
n’avais que toi à combler.
(...)
Je ne t’abandonnerai jamais. Sais-tu quand je te
laisserai ? Quand je t’appellerai en ma divine présence pour t’emmener au Ciel.
Alors seulement j’abandonnerai ton corps... Me le donnes-tu librement afin que
je le crucifie pour les pécheurs ?
8 novembre
« Tu as choisi la meilleure part... »
— Comme Madeleine, tu as choisi la meilleure part. Aimer
mon Cœur! M’aimer crucifié, c’est très bien. M’aimer dans mes tabernacles, où tu
peux me contempler, non pas des yeux du corps mais de ceux de l’âme et de
l’esprit ; où j’habite avec mon Corps, mon Âme et ma Divinité comme dans le
Ciel, c’est choisir ce qu’il y a de plus sublime.
(...)
— Ils ne croient pas à mon existence. Ils ne croient pas
que j’y habite. Ils blasphèment contre moi. D’autres croient que j’y suis, mais
ils ne m’aiment pas, ne me visitent pas : ils vivent comme si je n’y habitais...
Viens dans mes tabernacles; elles sont à toi mes prisons ; je t’ai choisie pour
m’y tenir compagnie, dans ces abris qui sont très souvent, extérieurement, si
pauvres! Mais à l’intérieur, ô, quelle richesse! C’est la richesse du Ciel et de
la terre !
(...)
— Veux-tu me consoler ? Veux-tu consoler le sanctificateur
de ton âme ? Va dans les tabernacles !... Consoler les attristé, c’est faire
œuvre de miséricorde... Et moi je suis si triste ; je suis si offensé !...
Là tu peux servir de victime pour les péchés du monde, en
cette période où le monde se révolte contre moi et contre mon Église.
(...)
— Fais que je sois aimé par tous dans mon sacrement
d’Amour, le plus grand de tous les sacrements, le plus grand miracle de ma
divine Sagesse !
10 novembre
« Ne cesse pas de prier... »
Ne cesse pas de prier pour les pécheurs. Je te les confie,
afin que tu me les rendes. Viens dans mes tabernacles.
Il m’a dit encore que “ou bien je réparais et la dévotion
aux tabernacles était prêchée, ou le monde allait être puni avec beaucoup de
sévérité”.
J’ai demandé à mon Jésus ce que je pouvais faire pour
beaucoup l’aimer et il m’a dit:
— Viens dans mes tabernacles; viens me consoler; viens
réparer. Ne cesse pas de réparer; donne-moi ton corps pour que je le crucifie.
J’ai besoin de beaucoup de victimes pour soutenir le bras de ma Justice et j’en
ai si peu! Viens les remplacer... Fais que je sois aimé de tous dans mon
Sacrement d’Amour, le plus grand de mes Sacrements et le plus grand miracle de
ma divine sagesse...
— O mon Jésus, Vous me caressez si tendrement en me disant
des choses si magnifiques. Ne voyez-vous pas ma petitesse... ma misère?...
— Ma fille, c'est dans ta petitesse et dans ta misère que
Je cache ma grandeur, ma gloire!...
9 décembre
« J’ai besoin de plusieurs victimes... »
— J'ai besoin de plusieurs victimes pour arrêter le bras
de ma Justice et J'en ai si peu!... Remplace-les. Je veux que tu me fasses aimer
dans mon sacrement d'amour, le plus grand des sacrements... le plus
extraordinaire miracle de ma Sagesse...
(...)
Oh ma fille chérie, je veux que tu sois tout à moi, tout
à moi et que tu ne vives que pour moi et n’aimes que moi et ne cherches que
moi!...
20 décembre
« Veux-tu vraiment me consoler ?... »
J’ai commencé à goûter les effets de Notre Seigneur avant
même qu’il me parle: une grande chaleur, une force qui m’enlaçait tellement
qu’elle semblait m’arracher de ce monde. Je ressentais l’impression que l’on a
quand on reçoit des caresses et j’avais l’impression aussi de recevoir des
baisers...
(...)
Mes souffrances continuent d’augmenter de plus en plus, mais
je ne crains pas, parce que mon cher Jésus souffre avec moi. Bien au contraire,
je me sens joyeuse et contente, car par l’augmentation de mes souffrances, je
peux davantage aider les pauvres pécheurs et réparer les offenses dont Notre
Seigneur est victime de leur part.
(...)
La mission que je t’ai confiée, ce sont les tabernacles et
les pécheurs...
Par toi, beaucoup, beaucoup de pécheurs seront sauvés ;
non par tes mérites, mais par les miens. Je cherche tous les moyens pour les
sauver...
Veux-tu vraiment consoler et aimer ton Époux, l’Époux des
âmes vierges que j’aime avec prédilection ?
Viens dans mes tabernacles, reste là, vis là, et donne-moi
ton corps pour que je le crucifie, afin de satisfaire à mes desseins. Sois ma
victime de réparation pour les pécheurs du monde entier ; c’est ainsi que tu me
consoleras beaucoup...
— Ta couronne est plus brillante que toutes les perles
précieuses du monde. Elle est embellie par toutes tes souffrances et par les
âmes des pécheurs que tu as sauvés. Une très haute place est préparée pour toi
[dans le Ciel].
27 décembre
« Ma pensée était avec Jésus... »
— Ma petite fille, enfant de prédilection de Jésus,
viens : Je suis la Mère du Rosaire, je suis la Mère du Carmel. Cachée dans mon
sein, serrée contre mon Cœur, reçois dans tes mains le Rosaire qui pend des
miennes. Sur le Rosaire je place le Scapulaire.
(...)
Notre Seigneur m’a recommandé de ne pas me distraire pendant
la journée avec les visites, aussi nombreuses qu’elles puissent être. Et en
vérité, lors de la visite au Saint-Sacrement, j’étais si unie à Jésus, qu’il me
semblait que nul ne pouvait me distraire... Je les laissais tous parler, mais ma
pensée était avec Jésus au Tabernacle.
|