Lettres 1938

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— 1938 —

5 mai

« Tu es le tout de mon Cœur... »

Le cinq mai 1938, après la Communion, Jésus m’a dit :

Tu es le tout de mon Cœur et moi je suis le tout du tien. Veux-tu faire un pacte avec moi ?

Je lui ai dit :

O mon Jésus, je veux bien, mais je me sens de plus en plus confuse. Vous voyez bien ma misère. Je ne suis qu’un néant !

Qu’importe ? C’est moi qui t’ai choisie avec toute ta misère. Tu m’as tout donné. En échange, je me donne tout à toi.  Je te donne les trésors de mon Cœur. Donne-les à qui tu voudras. Il transborde d’amour: distribue-le.

O mon Jésus, pourrai-je confier vos divins trésors à mon directeur qui à son tour les donnera à qui il voudra? Pourrai-je les donner aux personnes qui me sont chères et aux évêques, afin qu’ils les donnent à chacun de leurs prêtres et que ceux-ci les distribuent aux âmes ?

Jésus m’a répondu :

Faites ce que vous voudrez. Je t’unis à moi et te serre contre mon Cœur très Saint !

24 juillet

« Je sentais mon cœur très agité... »

Hier, dimanche, Notre Seigneur a changé mes souffrances. Oh ! Mon Jésus !...

Après l’avoir reçu, une tristesse mortelle s’est emparée de moi. Puis j’ai vu les mauvais traitements qu’il reçoit dans son Corps et les ingratitudes dont son Cœur est l’adorable victime ! J’ai pu contempler ce spectacle douloureux ! Oui, mon âme a vu tout cela !...

Je sentais mon cœur très agité et je ne pouvais pas respirer, étouffée que j’étais par l’angoisse.

J’ai prié Jésus de ne pas souffrir, mais Il continuait à être torturé de toutes façons. Tout en larmes, je Lui ai dit :

Cessez de souffrir, mon Jésus, je suis votre victime; faites que mon cœur soit mis en pièces... jeté aux bêtes féroces... écrasé sous le poids des crimes des pécheurs... Je veux tout supporter pour vous consoler et pour que les âmes soient sauvées.

12 septembre

« Pénitence, pénitence, pénitence!... »

Hier, après la Sainte Communion, je sentais une profonde tristesse sur moi. J’avais le cœur déchiré, car Jésus pleurait... Ses pleurs me bouleversaient suavement et douloureusement!

Il m’a dit :

Hélas ! Hélas !...

Écoute ton Jésus :

Je viens à toi, non pour te consoler, mais pour verser mes larmes dans ton cœur.

Je ne peux plus supporter les abominations des pécheurs !

Pénitence !...

Pénitence ! ...

Pénitence !... dans le monde entier !... Qu’il se convertisse sans retard, autrement, il sera rapidement détruit !...

Toi, du moins, compatis à ma douleur, ô mon épouse !...

Dis à ton Père spirituel qu’il fasse savoir au monde que je veux :

Pénitence, pénitence, pénitence...

Bientôt viendra le jour de la catastrophe.

Je fais connaître ma volonté, mais on la méprise !

Courage ! Ne doute pas que c’est ton Jésus qui te parle.

Je n’ai senti ni consolation ni délices de la part de Notre Seigneur, mais seulement de la tristesse! Il me semblait que mon cœur éclatait ou qu’on me l’arrachait et je ne pouvais pas respirer. Cependant, les paroles de Jésus me donnaient paix et assurance.

J’ai renouvelé mon offrande :

Mon Dieu, je veux être écrasée par amour pour Vous.

Voici votre victime. Que je sois le paratonnerre de vos Tabernacles, pour recevoir les coups des pécheurs et vous en délivrer.

Mon Père, je voudrais consoler Jésus, mais je ne sais pas que faire de plus.

C’est surtout après la Sainte Communion que la tristesse m’accable ! Ah ! Si je savais souffrir comme il faut, mais je suis si immortifiée !

13 décembre

« On parle de moi... »

Me voici de nouveau dans ma maisonnette. Je l’attendais avec anxiété. Il paraît que bien des commentaires ont été faits. La population s’était insurgée contre ma mère, parce qu’elle avait autorisé mon transport à Porto. Elle se calmera de nouveau : en tout cas, que la volonté de Dieu soit faite. Je suis prête à tout. Je crois que le Seigneur me demande maintenant le plus grand sacrifice. On commence à en savoir quelque chose: par-ci, par-là, on raconte des choses sur moi.

On me rapporte que l’on parle de moi comme d’une sainte et, cela, je ne le voudrais pas. Quelle erreur! Patience! Quelques soient les choses qui adviennent on que l’on dise, j’accepterai tout pour l’amour de Jésus. C’est Lui que demande de ne rien Lui refuser; et moi, je le veux. Mais, pauvre de moi, ce sont des moments très durs à passer. Et les doutes... les doutes, mon bon Père, combien ils me tourmentent. Si je ne vous avais pas pour me consoler, je ne sais pas ce qui serait de moi. Les médecins, jusqu’à ce jour, n’ont pas donné signe de vie.

Nous sommes repartis de Porto à 14,30 heures. Nous avons voyagé lentement et nous sommes arrivés à 18 heures: il faisait déjà nuit. Malgré cela, beaucoup de personnes se sont regroupées près de notre porte.

Je suis très malade! Là, tout de suite, on est en train de bouillir de l’eau, parce que les couvertures n’arrivent pas à me réchauffer; j’ai de la fièvre et les douleurs sont terribles.

Je souffre tout pour l’amour de Jésus qui a tant souffert pour moi...

26 décembre

Il m’a traitée avec rudesse...

Le 26 décembre 1938, j'ai reçu la visite du professeur Moura. Il m'a traitée avec rudesse. Il a voulu me faire asseoir sur une chaise et pour essayer d'y parvenir, il ne se priva pas d'utiliser toute la violence dont il fut capable. Ne pouvant y parvenir, il me jeta, tel un corps sans vie, sur le lit, en essayant sur moi une gymnastique qui m'a fait souffrir énormément; puis il me ferma la bouche, me fit tourner plusieurs fois sur le lit, allant jusqu'à me cogner la tête contre le mur.

   

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