Lettres 1947

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— 1947 —

13 février

La visite d’un Carme...

Un Père Carme  est passé par ici. Celui-ci, depuis trois ans, vient au Portugal, en provenance de Rome, où il est professeur d’ascétique et de mystique, choses que j’ignore. Après une conversation de quatre heures et demi il repartit en me disant : “Rassurez-vous, vous pouvez être tranquille ; dans tout ce que vous m’avez dit je n’ai pas trouvé une seule parole contraire à l’Évangile ni contraire aux enseignements de sainte Thérèse ou de saint Jean de la Croix. Je connais l’ascétique et la mystique comme le pain de chaque jour. Je vais être franc avec vous: j’ai déjà été appelé à examiner des cas comme le votre et j’ai donné un avis contraire, mais pas en ce qui vous concerne: comme vous le voyez, je vous suis favorable. Vivez avec beaucoup d’humilité, vivez toujours comme vous avez vécut jusqu’ici. Vos souffrances sont comme des pierres précieuses pour la couronne qui vous attend. Dites bien au Père Umberto quelle est mon opinion”.

Il m’encouragea beaucoup. J’ai pleuré des larmes de réconfort. Au premier abord, il semblait une personne très austère. Ma vie est remplie d’humiliations et de contradictions. Toutefois, le nombre des amis ne baisse pas, au contraire, il semble augmenter. Néanmoins, je me sens de plus en plus seule: c’est bien ma chance ! Combien de fois je dis à Jésus : Enlève-moi tout, vide-moi de tout afin que je me remplisse uniquement de toi, éternellement de toi !...

Si j’étais la seule à souffrir, cela me coûterait moins ; ce qui me cause le plus de chagrin c’est de voir que ceux qui m’entourent souffrent eux aussi.

5 décembre

« J’ai envoyé la croix... »

Tu es victime, victime à laquelle j'ai confié la plus haute mission. En voici la preuve de ce que Je te dis; écoute bien, afin de pouvoir la faire connaître. Un peu plus d'un siècle est passé depuis que j'ai envoyé à cette paroisse privilégiée, la croix, comme pour annoncer ta crucifixion : non pas une croix de roses, parce que même celles-ci ont des épines; non plus en or, afin que tu n'ai pas à l'embellir de tes précieuses vertus et par ton héroïsme; mais une croix en terre, parce que ce fut la terre elle même qui la prépara. La terre était prête, mais il manquait la victime qui, dans les plans divins, était choisie : c'était toi...

   

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