Lettres 1948

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— 1948 —

13 septembre

« Combien Jésus est bon... »

Voulez-vous savoir ? Le Révérend Père Umberto est rappelé en Italie. J’en ressens l’absence. Même s’il ne pouvait pas me confesser, il me conseillait et m’encourageait dans mon calvaire. Il me comprenait très bien. Après le coup ressenti lors de votre départ, voilà un autre qui me blesse de nouveau. Il me restera encore le Père Alberto et Monsieur le Curé. Bienheureux, car au nom du Seigneur ils me pardonnent mes péchés. Comme Jésus est bon et comment il me gâte... Le Révérend Père Álvaro Dias, du séminaire de Braga, est venu ici pour des prédications. Il faisait partie de la commission des théologiens. Il est venu trois fois me visiter. Je pense qu’il n’aura pas été mal impressionné par ma souffrance. Je ne sais pas quelle sera leur conclusion, si tant est qu’ils en prendront une...

21 octobre

Lettre à Deolinda

Vive Jésus ! Vive Marie !

Balasar, le 21 octobre 1948

Ma très chère et bien-aimée sœur,

Je suis triste, car je n’ai rien à t’offrir en ce jour de ton anniversaire. Mais, de la même manière que Jésus se contente des bons désirs de nos cœurs, je suis certaine que toi aussi, à sa ressemblance, tu accepteras ma bonne volonté comme un riche cadeau que je t’aurais donné.

Je ne sais pas pourquoi j’ai ressenti en moi ce désir de t’écrire quelques lignes. Ce n’est pas pour te dire que je t’aime beaucoup, car tu sais très bien combien s’aiment nos deux cœurs, et qu’ils se sont toujours aimés. Ce n’est pas non plus pour te féliciter, car je l’ai déjà fait ce matin. Ce n’est pas pour te dire que j’ai communié, que je prie et que je souffre pour toi en cet anniversaire qui passe, car tu sais que depuis bien des années je le fais. Pourquoi alors ? Quelle est la raison qui me pousse à t’écrire ?

Jésus le sait. C’est certainement pour te remercier pour ta tendresse, tes attentions, ton soutien; pour te remercier de me tenir compagnie tout le long de mon triste et douloureux calvaire ! Combien nous souffrons toutes deux ! Combien de larmes, combien de soupirs étouffés, combien de tristesses cachées ! Jésus seul connaît le prix de tant de souffrance ; Lui seul connaît nos désirs de souffrance pour et pour les âmes ! Et toi, ma petite sœur bien-aimée, avec quel tendre amour tu as entouré mon lit, tout le long d ces années de martyre. Tu as été prisonnière avec moi, étant ma compagne pleine d’attention, presque tous les jours, de presque toute ma vie de souffrance. Pardonne-moi pour mes impertinences; pardonne aussi les fautes que j’ai pu commettre envers toi. J’ai été quelquefois bien méchante ! J’ai eu tant de manques de patience! Je t’ai importunée si souvent ! O Jésus, pardonnez-moi ! O ma bien-aimée sœur, pardonne-moi !

Je ne doute pas que ce grand désir de t’écrire soit pour te laisser par écrit ma profonde gratitude, mon remerciement le plus sincère pour tout ce que tu as fait pour moi, et feras encore jusqu’à la fin de ma vie, que je sens ne plus être éloignée. Le mal augmente, en effet, et par conséquent je ne dois pas perdre le temps que Jésus me laisse, et par sainte obéissance, écrire quelque chose, pendant le peu de temps qui me reste. Mais toi, ne t’afflige pas, car moi, du ciel, je serai toujours ton amie. Je te récompenserai comme le fait Jésus : cent pour un. Tu peux être sûre que je t’aiderai en tout. J’ai pleinement confiance que Jésus me laissera faire, étant donné qu’il aime tant que nous soyons reconnaissants envers ceux qui nous font du bien ! Et toi, tu as tout fait pour moi! Combien ils me plaisent, ces souvenirs! Je pleure même malgré moi. Porte avec beaucoup de patience la croix de chaque jour, afin que d’avantage encore tu répares et consoles Jésus et la Maman du ciel. O combien souffrent leur Cœurs ! J’en ai de la peine. Sois très amie, comme tu l’as toujours été, de notre mère. Nous lui devons beaucoup pour la sainte éducation que nous en avons reçue. (...) Sois toujours reconnaissante et aimable envers tous ceux qui nous sont chers, et à qui nous devons tout; pardonne à tous nos ennemis.

Et maintenant, pour terminer: aie courage. Le Ciel, par la grâce de Dieu est à nous. Là, nous aimerons beaucoup Jésus et la Petite-Maman.

Tendres baisers de félicitations de ta pauvre sœur Alexandrina Maria da Costa.

   

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