Lettres 1949

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— 1949 —

24 mai

« J’ai tant à dire... »

Tous les jours je me proposais de vous donner de mes nouvelles, mais ma croix est si lourde que je ne peux disposer de moi pour rien. Notre Seigneur fait toujours le contraire de mes désirs. Pour le consoler, je me soumets aux siens, en tout ce qu‘il veut. J’aimerais rester toujours toute seule, dans la solitude et le silence, mais, hélas, le plus clair de mon temps je suis accompagnée. Les personnes qui me visitent sont nombreuses et mes souffrances bien grandes. Voila pourquoi j’ai tardé à vous écrire. A certaines heures, les visiteurs ne me laissent pas; à d’autres, ce sont les souffrances qui prennent possession de moi. Tout cela me cause une grande frayeur! Si ce n’était le désir de ne pas refuser la croix, je me cacherais dans un petit trou, pour y vivre seule avec Jésus. Je sais qu’il veut ces souffrances et, confiante en ses divines promesses sur le salut des âmes, le sourire aux lèvres et le cœur en sang, je reçois et je conseille, malgré ma grande ignorance, tous ceux qui s’approchent de moi. Je ne suis pas là pour satisfaire mes désirs, mais ceux de mon Bien-Aimé Jésus. Je me préoccupe de ne pas perdre mon union, ni avec Lui, ni avec le très Saint-Sacrement ni avec mes trois amours, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que je veux aimer à la folie.

Si le martyre de mon corps est indicible, celui de mon âme est encore bien plus grand...

J’ai tant à dire, mais jour après jour, mon ignorance augmente, de sorte que je ne sais et ne peux rien exprimer. Si mon âme et mon cœur pouvaient écrire, ils écriraient un monde de volumes.

   

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