Marcel Pape

     

Marcel de Rome
Pape, Martyr, Saint
+ 310

Marcel, qui fut prêtre de l'Église romaine sous le pape Marcellin, lui succéda en 3o8, non pas toutefois immédiatement après sa mort, car le saint siège avait été vacant trois ans et demi. A peine fut-il installé, qu'il travailla vigoureusement à maintenir la discipline ecclésiastique, et particulièrement à faire observer les canons qui regardaient la pénitence. Mais son zèle ne produisit pas tout le fruit qu'il en attendait : il trouva des contradicteurs. On vit même des Chrétiens lâches et rebelles se réunir contre lui et le persécuter. La juste sévérité dont il usa envers un apostat le rendit odieux au tyran Maxence, qui le bannit de Rome. Il mourut en 310, après avoir siégé un an sept mois et vingt jours.

Nous apprenons d'Anastase, qu'une sainte femme, veuve de Pinianus, qui logeait le saint lorsqu'il était à Rome, changea sa maison en une église qui prit le nom de Saint-Marcel. Il est appelé martyr dans les sacramentaires de Gélase Ier et de S. Grégoire, ainsi que dans des Martyrologes attribués à S. Jérôme et à Bédé, et dans tous les calendriers latins, qui marquent sa fête au 16 de janvier. Son corps repose sous le grand autel de l'ancienne église de son nom, qui est aujourd'hui un titre de cardinal. Il y a cependant quelques portions de ses reliques à Cluny, à Namur, à Mons, etc.

Le Seigneur est vraiment admirable dans l'économie de sa divine providence par rapport à ses élus. Son pouvoir et sa sagesse sont infiniment au-dessus des faibles lumières de notre entendement; et nous ne pouvons que nous écrier: Qui est capable de sonder les -voies de Dieu 2? Dans l'impossibilité où nous sommes de découvrir la cause et la fin de toutes les choses visibles qui nous environnent, voudrions-nous percer dans la profondeur de celles qui ne tombent pas sous nos sens ? Souviens toi, ô homme, que tu ne connais point les ouvrages du Très-Haut.... ; que Dieu est grand, et qu'il surpasse toute ta science. Il fait tout servir au bien de ses élus ; il les conduit à la gloire par mille routes différentes ; il sanctifie les uns sur le trône, et les autres sous le chaume ; ceux-ci dans la solitude, et ceux-là parmi les pénibles fonctions du ministère. L'adversité et la prospérité, les tribulations et les épreuves, deviennent aussi dans ses mains des moyens efficaces de salut. Ce sera surtout à ce grand jour où il dévoilera les secrets de sa providence, que nous connaîtrons la tendresse de son amour pour ses serviteurs, la profondeur impénétrable de sa sagesse, et toute l'étendue de sa puissance. Adorons-le donc dans tous les événements ; demandons-lui la grâce d'entrer dans ses vues, et de profiter, pour notre sanctification, de tout ce qui pourra nous arriver dans cette vif.