Paul
Joseph naît d’une mère célibataire, Barbara Litchenberger, le 25
juillet 1821 dans la petite ville de
Germersheim
au Palatinat (actuellement État de Rhénanie-Palatinat) en Allemagne,
et il est baptisé le lendemain. Comme nom de famille, il porte
d’abord celui de sa mère, Litchenberger. Lorsque celle-ci tombe dans
le chômage, elle doit confier son enfant à une tante paternelle,
mariée à un italien nommé Anton Nardini, d'origine Italienne.
Les deux l'aiment comme un fils, lui donnent leur nom de famille,
Nardini, et lui assurent une bonne éducation.
Paul Joseph se révèle
excellent dans son travail scolaire. Après ses études secondaires se
dessine en lui un appel au sacerdoce. L’évêque de Speyer (Spire)
Johannes von Geissel le reçoit dans son séminaire en 1841, et après
le cursus habituel de philosophie et théologie, on l’envoie encore à
l’université de Munich, où, en 1846, il décroche un brillant
doctorat de théologie avec la mention “summa cum laude”. La même
année, le 22 août 1846, il est ordonné prêtre dans la cathédrale de
Spire.
Après un certain temps
vécu en paroisse, il est nommé préfet de l’internat diocésain de
Spire, mais il se sent attiré par le ministère paroissial et, après
un poste dans une petite paroisse, il aboutit en 1851 dans la ville
industrielle de Pirmasens, dans une paroisse qu’il occupera jusqu’à
sa mort. Paroisse pauvre où il y a beaucoup à faire, car le degré
d’évangélisation est faible et une grande partie de la population
est protestante. L’abbé Nardini n’a pas oublié sa mère et elle vient
habiter à la cure. Frappé par les enfants laissés à eux-mêmes et les
vieillards qu’on néglige, il cherche à y remédier, et pour se faire
aider dans cette tâche sociale, il fait appel aux sœurs alsaciennes
de Niederbronn.
Quant à lui, il mène
une vie mortifiée et pieuse, marquée par l’amour de l’eucharistie,
le zèle pour la prédication et le catéchisme. Son ministère est
fructueux ; les gens le considèrent comme un saint et l’appellent le
‘père des pauvres’. Mais les sœurs qu’il a fait venir ont de la
peine à assumer les tâches qu’il leur a fixées ; de plus, on les
regarde comme des étrangères et elles risquent l’expulsion. Alors,
l’abbé Nardini les laisse repartir et se décide à faire lui-même une
fondation, qui démarre le 2 mars 1855 avec quatre jeunes femmes,
tertiaires de saint François. Il les appelle d’abord “Pauvres
Franciscaines de la Sainte Famille” et par la suite “Sœurs
franciscaines de la Sainte Famille”.
Le fondateur prend à
cœur leur formation spirituelle et même matérielle, allant jusqu’à
se priver de nourriture pour elles. Ayant le même dévouement pour
ses paroissiens, il en est victime. C’est ainsi qu’il se rend par
une nuit d’hiver glaciale au chevet d’un mourant pour lui apporter
le Viatique. Atteint du typhus pulmonaire, il ne tarde pas à mourir
le 27 janvier 1862, âgé de quarante ans seulement. Mais les sœurs
sont déjà 220 et elles œuvrent dans tout le Palatinat.
Actuellement, on les
appelle “Sœurs de Mallersdorf”, du nom de leur maison mère, établie
dans un ancienne abbaye bénédictine de Bavière.
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